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19 janvier 2015 1 19 /01 /janvier /2015 21:01

ON DE REÇOIT DE LA CARICATURE QUE CE QU’ON Y APPORTE.

 

Quand on n’ose pas dire à la face du monde extérieur ce qui nous émeut.

Quand notre exaspération, devant les choses qu’on nous impose, n’ose pas ou ne sait pas s’exprimer. Quand l’intelligence ne trouve pas les mots pour se dire ; Alors, la caricature devient une violence derrière laquelle nos émotions, nos incompréhensions et nos réprobations se libèrent et osent aller affronter l’oppression extérieure. Plus l’oppression se vit comme insupportable - moins elle parvient à se dire et plus le trait se fait sarcastique, méprisant ou violent.

Pourtant, si la caricature est toujours un contre-pouvoir qui choisit le divertissement pour porter notre émoi ; elle n’est pas violence - elle est « enseignement » - ou n’est pas.  C’est une manière d’interpeler, d’interroger par un dessin, de remettre en question ce qui est considéré comme intouchable, c’est une façon de jeter le doute sur les évidences. C’est une métaphore, une fable graphique. L’important dans la caricature n’est pas de vouloir convaincre jusqu'à risquer l'outrage mais de donner à réfléchir.

Si la caricature est le défi de celui qui ne se résigne pas, l’arme de celui qui lutte contre la facilité et l’insouciance, le défi de celui qui veut rester libre, nous devons cependant garder à l'esprit que, se vouloir libre, c’est aussi être responsable. C’est être conscient des conséquences auxquelles nos choix nous exposent. Responsable, signifie être capable de répondre des actions que nous mettons en œuvre. Or, nous ne sommes plus dans un monde simple, bien délimité par nos raccourcis culturels rassurants, mais dans un monde complexe à hauts risques où nos choix peuvent avoir des incidences humaines, morales et éthiques incalculables. Nous habitons un monde aux « effets papillon » où celui qui sème le mépris est un dangereux apprenti sorcier qui engage le monde dans des développements dont il n’a aucune idée.

Quand le monde devient incompréhensible et tourbillonnaire, ce ne sont plus les effets de manches et les épouvantails qui font la force principale des nations, c’est la diffusion maximale de la responsabilisation intelligente.

Comprenons que quand la caricature devient mépris, toutes les têtes se ferment, toutes les bouches se scellent, toutes les intelligences s’isolent, tous les courages se rongent. Le mépris tue dans l’œuf jusqu’au désir même d’avoir envie.

Les tragédies que nous rencontrons aujourd’hui résultent pour une large part de des visées à courts termes de nos dirigeants. Ils nous bricolent tous les jours des « mariages forcés » fondés sur l’hostilité où la peur d’être envahi sur son espace personnel,  la peur d’être trompés, la peur de n’être pas reconnus, la peur d’être ridicules. Ils ont fait de nous, non pas des citoyens, mais des individus inhibés repliés sur leurs convictions. Comment faire cohabiter dans une même nation, dans un même monde, nos "légendes" différentes? Seul le « zéro mépris » nous en offre le pouvoir. Encore faut-il que ceux que nous fuyons aient envie de le faire; ils ne se lanceront dans cette passionnante quête que s’ils sont reconnus, écoutés, informés et compris. Le « zéro mépris » est donc la condition sine qua non de la survie de notre humanité. Nous ne survivrons qu’en nous efforçant de comprendre ceux qui nous entourent en évitant les amalgames en pensées comme en caricatures.

 

ORAKLIO 19/01/2015

mechery.hedy@dartybox.com

 

 

 

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1 janvier 2015 4 01 /01 /janvier /2015 15:57

Les professionnels de l'immobilier envisageraient de créer bientôt un super-site de petites annonces immobilières afin de contrer "SeLoger.com" et " LeBonCoin.fr.

Qu'en penser?

Vouloir s’inscrire sur la même ligne de départ que des "sprinters", aussi reconnus dans leur discipline que le sont Le Bon coin ou Se loger, relève d’une présomption extrêmement aventureuse. De toute évidence, cette idée découle d’avantage d’un sentiment d’humiliation que d’une stratégie réfléchie et durablement assumable. Elle naît d’une vexation plus que d’un besoin. Il s'agit d'une réplique impulsive, or l’impulsivité mène à l’improvisation et l’improvisation mène au désordre. Un tel projet ne peut donc que présager un désordre supplémentaire dans nos rangs et un extraordinaire gâchis pour notre profession. Qu'en pensent nos clients? Ils sont définitivement bien loin de nos préoccupations mythomaniaques. Vous-même, si vous étiez un client, seriez-vous franchement intéressés par cette vitrine supplémentaire ? La pire façon d’utiliser son imagination n’est-ce pas d’imaginer quelque chose dont on ne voudrait pas pour soi-même ? C'est pourtant ce qui se joue aujourd'hui.

Cette nouvelle « Cathédrale », dédiée à la réparation de nos ego malmenés, n'est pas sans rappeler l'histoire de ces incontrôlables orchestres philarmoniques de "solistes" dont l’AMEPI fût la plus récente illustration et où le "chacun pour soi" et la peur du changement firent échouer un projet pourtant généreux.

Ne nous laissons pas trop rapidement séduire par cette nouvelle sirène. N’allons pas penser qu’elle va être ce nouveau billet de loterie qui transformera en réalités nos absurdes illusions. Entrer dans cette nouvelle illusion nous fera définitivement passer pour des mauvais perdants et pour des "has been" aux yeux des consommateurs et aggravera notre discrédit.

Il est évident que les professionnels tout comme les particuliers ne renonceront pas dès demain aux multiples avantages qu’offrent des sites tels que Se loger ou Le Bon coin . Ils y resteront, du moins jusqu’à ce qu'ils trouvent mieux, ou qu’on leur donne le goût pour autre chose – (Il nous reste à trouver la bonne approche) - Il est évident que les professionnels comme les consommateurs continueront de profiter de ces vitrines à succès que les webmasters, emportés par les exigences d'une concurrence féroce, continueront d'améliorer sans relâche. Ils ont pour eux le talent, l'expérience, la culture et l'argent. On peut donc douter que, sans innovations majeures de fond, nous puissions peser demain de manière significative dans la surenchère impitoyable à laquelle se livrent ces géants.

Pour ma part, je ne crois pas que notre salut réside dans le surgissement d'une gigantesque Babel, sorte de dépôt-vente à ciel-ouvert, où des « professionnels » et assimilés, de deuxième, troisième ou quatrième génération viendraient déposer ou retirer à leur guise leurs annonces, sans qu’on puisse rien exiger d’eux par souci d’harmonisation. Des conditions d'accès réglées sur le plus grand dénominateur commun possible, c'est à dire sans conditions, sans restrictions, sans règles et sans contrôles afin de ne pas freiner le nouvel objectif de notre profession: Faire volume pour "moucher" Se loger et Le Bon coin. Notre issue n'est pas dans la surenchère mais dans l’imagination.

A ce propos, vous connaissez l'histoire du type qui a perdu ses clefs la nuit dans la rue? Il cherche ses clefs sous un réverbère. Un type le rejoint et l'aide à chercher. Soudain il lui demande: " Mais vous êtes bien sûr de les avoir perdues là?" - "Non" répond l'autre. "Alors pourquoi les cherchez-vous ici"? - "Parce que sous le réverbère, au moins, il y a de la lumière"!!

Utiliser notre imagination requiert de notre part plus que de développer des projets qui reflètent plus ou moins nos automatismes d’hier. Il est impossible de faire évoluer notre métier en faisant les choses exactement comme nous les faisions hier car c’est précisément ce à quoi nous avons cru hier qui nous a amené là où nous sommes aujourd’hui.  Nous devons maintenant quitter notre réverbère. Nous devons nous déprogrammer si nous voulons retrouver les clefs de la maison.

 Bonne Année à tous.

 

ORAKLIO 01/01/2015

mechery.hedy@dartybox.com

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15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 22:34

PASSIONNEZ-VOUS SUFFISAMMENT VOS CLIENTS ?

Notre corporation n’aime pas beaucoup se regarder dans un miroir et moins encore quand il y a de la crise dans l’air. Pourtant nous devons bien reconnaître, qu’année après année, notre profession a beaucoup perdu de sa justification ; il est grand temps de nous replonger dans notre métier avec cette fois une envie forte « d’inédit » et de nous interroger sur tous les moyens de lui insuffler cet éclat supplémentaire qui lui fait défaut.

Peut-être même devrions-nous même commencer à admettre que si notre système n’est pas vraiment mauvais, il est dépassé… ou pire, il est démodé ?

Aïe, aïe, aïe. Je vois déjà des babines se retrousser prêtes à mordre

Si tu veux te battre et reconquérir ton client, il n’existe qu’un seul moyen, c’est celui de venir  le battre sur son propre terrain  et cesser de t’obstiner à vouloir l’entraîner sur le tien. Comme tu le constates tous les jours, il ne veut plus de tes itinéraires forcés et de tes petites règles compliquées. Nourri aux sitcoms et à la téléréalité, l’orgueil suprême de ton client c’est de se vouloir totalement libre.

 

Tout le monde sait qu’il est primordial dans toutes activités commerciales de se positionner sur son marché, or se positionner, c’est avant tout apprendre à répondre aux injonctions de son public. Si ton client te dit que le ciel est rouge et que ta survie financière dépend de ta réponse; Ne t’entête pas. Dis-lui qu’il est rouge. C’est ton client qui te fait vivre. Ton succès dépend de tes clients. Tu as besoin d’eux ; ils ont besoin de toi. Mais ce sont eux qui te font subsister. Ton client a des projets s’ils ne passent pas par ton canal, ils passeront par un autre. Fais ton choix.

 

T’obstiner à récuser les évolutions de notre société, passer ton temps à déplorer les nouveaux comportements n’améliorera pas ta relation avec tes prospects. Tu te pièges toi-même par ton refus à renoncer à ce que tu considères comme te revenant de droit. Les mauvais choix de ta profession sont la conséquence de l’illusion que vous vous faites de vous-mêmes. Quelqu’un a dit un jour : « Les gens déçus méritent toujours de l’être ». Parlait-il de toi ? Reconnais les réalités de l’époque. Accepte de glisser sur la disparition de quelques habitudes, elles constituent la rançon à payer en échange des nombreux progrès dont tu disposes dorénavant.

 

Sans aller jusqu’à vouloir te persuader que, par souci de répondre aux exigences de tes nouveaux clients, il faille dénaturer ton métier, tu serais quand même bien inspiré de remettre ton activité au présent et de t’aventurer hors de tes habitudes et de tes affinités immédiates. Ton conservatisme te tue. Ton métier ne s’amoindrira pas pour quelques concessions faites à la tradition. Il évoluera. C’est tout !

 

En restant focalisé sur l’espoir que demain ou plus tard ça ira mieux, tu ne fais que retarder les décisions qu’il te faudrait prendre tout de suite. L’économie vient de disperser les pièces du puzzle auquel tu étais habitué. Il dépend maintenant de toi de le recomposer différemment…ou de disparaître.

 

Ton client exige de toi des procédés plus pratiques, plus rapides et plus ludiques pour accéder à son projet. L’avenir de notre métier se déchiffre plus clairement dans la rue que dans l’entre soi de nos savantes analyses. Vas à sa rencontre. Il te faut traquer les solutions que tu n’as pas suffisamment envisagées, celles que l’on ne retient jamais par habitude, par certitude, par présomption ou  avec la crise comme alibi.

 

Cette fois, il est vraiment temps d’arrêter de te plaindre. Les jérémiades n’incitent pas au respect. Il faut abandonner la trompeuse conviction que l’exposition de tes difficultés puisse intéresser quelqu’un. On n’aime les martyres. Les gens n’aiment pas ceux qui se plaignent ou qui s’expliquent. Ça les rend encore plus suspects. Dès que tu commences à légitimer tes actes, on considère que tu as tort.

Il est temps de reconnaître pour notre compréhension de l’avenir de notre métier que notre relation avec notre client est définitivement plus importante que nos combats justifiables par la seule conscience de soi. Alors, surtout ne passe pas à côté de ton évolution par idéologie ou catastrophisme. Adapte-toi.

 

Passionnez-vous encore suffisamment vos clients ? Générez-vous suffisamment d’optimisme autour de vous ?

Voilà l’enjeu et la seule réalité de votre métier.

 

Même s’il est évident que ton succès ne dépend pas de ton seul talent ni de tes seuls efforts – Même s’il est indiscutable que  ton métier a été récemment saccagé par des réformes inconséquentes conduites par des « apprentis-sorciers » - Même s’il est indéniable  que les prix élevés rendent plus difficiles les choix – Même s’il est manifeste que le premier sentiment qui préside la rencontre commerciale est celui de faire des économies – L’achat d’immobilier demeure en haut du palmarès des intentions d’achat de nos contemporains car rien n’empêchera jamais les gens de rêver et moins encore la crise. La « Maison » est  le moyen le plus éternel et le plus universel d’exorciser les difficultés de notre quotidien. La « Maison », c’est exactement ce dont les gens ont besoin lorsque leurs espoirs, leurs rêves et leurs possibilités déclinent.

Il faut désormais construire des solutions fertiles en plaisirs et en émotions si nous voulons ramener à nous une attention qui s’éparpille.

 

Non, l’immobilier ça n’est pas terminé, c’est un métier qui se transforme, qui évolue, c’est tout.

 

Bien sûr il faut changer des choses. L’une des meilleures alternatives de réussir ce changement serait que nos organisations professionnelles cessent de cultiver cette méfiance à l’égard de toutes propositions dont elles ne sont pas l’auteure. Pour comprendre et faire évoluer un système, il faut savoir s’en extraire. Or, même si les théories commerciales développées jusqu’ici par notre corporation restent vraisemblables cela n’exclut pas d’en essayer d’autres plutôt que de s’embourber dans une façon unique de voir comme cela se produit généralement dans les communautés où se dessine de façon plus ou moins consciente un consensus autour des premières observations. Un arbitrage provisoire que nos anciens adorent pourtant immortaliser dans le marbre de nos bibles professionnelles sous l’appellation définitive de  « basics » ou de « fondamentaux » ; Une conviction militante qui finit, tôt ou tard, par figer l’ensemble des acteurs dans cette forme de fatalisme pessimiste que nous observons aujourd’hui dans nos équipes et, de là, chez nos clients.

 

On aurait tous voulu que l’AMEPI soit l’organisation immobilière la plus en phase avec son public et que sa stratégie commerciale, associée à ses observations et à ses déductions sur le monde du moment, ait fait évoluer la profession toute entière avec elle mais il semble que les clients se soient peu à peu lassés de mordre aux hameçons de l’AMEPI. Ils sont plus rares désormais ceux qui mordent encore aux hameçons de l’exclusivité. L’hameçon ne suffit pas, il faut aussi soigner l’appât. L’AMEPI continue de confondre hameçon et appât. Dommage !

 

Heureusement dans tous les programmes il existe toujours une touche « echap ». Je propose donc de faire un pas hors du modèle conventionnel sans pour autant y renoncer totalement. Je suggère l’idée de la constitution d’une petite unité de recherche métier qui travaillerait indépendamment du groupe mais parallèlement avec lui. En travaillant à côté du groupe, sans être influencée par le groupe, cette unité serait en mesure d’apporter le point de vue neuf dont nous manquons. Une création fort utile alors que tous nos experts en succès sont aujourd’hui à la peine et se répètent dans des redites éculées. L’immobilier est un métier qui doit se réinventer.

 

Aujourd’hui l’enjeu de notre profession est de lutter contre le temps, l’impatience et l’ennui ; si nous ne trouvons pas dès à présent les nouveaux « rythmes » en réponse à ces contraintes que nous impose la modernité, nous ne pourrons pas reprendre la main sur nos métiers.

A quoi sert-il d’être bon au bout de 10 minutes si ton client ne t’en accorde que 2 ?

N’oublie pas, c’est ton client qui te fait vivre. Impressionne-le. Surprend-le. Il peut tout accepter de toi… sauf l’ennui !

Alors qu’est-ce qui t’arrête ? C’est la crainte de perdre le pouvoir qui te retient dans tes avancées ?

Il te suffit de quelques bouffées d’humilité pour le reconquérir.

 

ORAKLIO octobre 14

mechery.hedy@dartybox.com

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30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 14:26

LA LOI ALUR : Attention, gare à la casse !!

« Dans son infinie sagesse, le législateur a souhaité protéger des méfaits des bailleurs le peuple des grandes villes ».

C’est à peu de choses près en ces termes que le monde de l’immobilier découvrit, stupéfait, en ce début d’année 2013, qu’une ministre en mal de publicité était bien déterminée à « se faire un nom » sur son dos.

Sitôt nommée, flattant les penchants populistes, malheureusement si courants en temps de crise, cette ministre s’employa à persuader nos concitoyens que la difficulté à se loger ne pouvait résulter que des pratiques douteuses perpétrés par des bailleurs arrivistes et inconséquents et qu’il fallait voir derrière leurs dérives la source de toutes nos difficultés à nous loger. Elle caricatura la situation du logement en France en une présentation simpliste et sans nuances. D’un côté des affairistes sans scrupules et de l’autre des familles étranglées. Elle fit ainsi délibérément du monde de l’immobilier un bouc émissaire aux yeux de l’opinion publique.

Peut-être avait-elle quelque chose de personnel à régler avec notre profession ?

Piaffant d’impatience sur son destrier vengeur, telle une Jeanne d’Arc des temps modernes, cuirassée dans ses certitudes, remplie de sa mission et l’exprimant avec toute l’arrogance de son inexpérience politique, elle entreprit alors de tailler en pièce notre métier au nom de l’exemplarité. Au passage, elle brisa quelques vieilles et belles entreprises et ruina quelques centaines de petits épargnants anonymes qui, comble d’ironie, avaient voté pour elle quelques mois auparavant.

Personnellement, je ne suis pas contre un peu d’exaltation dans une profession devenue, avec le temps et la facilité, fade et sans passions mais là quand même… On joue avec quelques centaines de millions !! Le prix des quelques heures de votre gloire Madame la Ministre.

Elle nous sacrifia à sa grande croisade idéologique où devait s’appliquer une vérité bonne pour tous – la sienne – cela même contre ceux qui n’en voulaient pas et qui pourtant étaient majorité dans le camp de ceux qui créaient chaque jour, par leur travail et par leurs investissements, les logements que l’état ne savait pas produire.

La crise sévissait. L’investissement fléchissait. Le logement manquait ; pourtant plutôt que de laisser chacun prendre part naturellement au grand mouvement de la vie économique et favoriser ainsi la relance en laissant au jeu automatique de la concurrence le soin de réguler le marché, elle fit pleuvoir ses lois sur le petit peuple des propriétaires qui n’en demandait pas tant. Elle institua la loi ALUR, une accumulation de textes indigestes voire inapplicables. Du volume, du volume et encore du volume, certes, mais pas d’épaisseur.

Ce que le législateur ne pouvait obtenir par la voie naturelle des choses, elle voulut l’obtenir par la contrainte. Animée d’une sorte d’ivresse qui ôtait toute possibilité d’une réflexion sereine, elle insuffla à son ministère un climat particulier, une froideur technocratique peu adéquate lorsqu’on traite de la propriété individuelle. On ne traite pas du logement, un sujet aussi fortement chargé d’affectivité, sans nuances et sans préparation. Elle institua un ministère puritain et intégriste, ennemi des petits plaisirs et des grandes espérances qu’offre la possession d’une maison bien à soi. Elle plaça indifféremment bailleurs et professionnels de l’immobilier sous la toise du soupçon et imposa une politique qui aliéna d’un coup la liberté de chacun à disposer du fruit de ses efforts.

Bien sûr Madame, il vous fallait agir vite. Vous ne vouliez surtout pas risquer d’être à la traine d’un nouvel élan politique qui se serait fait sans vous. Vous vouliez être l’auteur de travaux dont on se souviendrait. Vous vouliez marquer votre temps.

Vous avez donc mené allègrement à l’encontre des agents immobiliers une politique discriminante, totalitaire et outrageusement désinvolte, comme si vous vouliez en stériliser l’espèce, les effacer définitivement de votre rêve. Avouez que c’est un comble lorsqu’on se prétend depuis toujours aussi attachée à la préservation de la biodiversité !

Madame la ministre, vous représentiez nos instances. En conséquence, nous attendions de votre ministère qu’il se montre naturellement garant de la pérennité de notre idéal professionnel - La responsabilité d’un chef n’est-t-elle pas de veiller en premier lieu à la survie de son équipe et de lui assurer les moyens et les conditions de son évolution? – Ce fût le contraire, votre politique fût vexatoire. Vous vous croyiez investie de pouvoirs alors qu’il s’agissait de responsabilités ; Un ministre, Madame, n’acquiert pas une forme supérieure de sagesse parce qu’il est décoré d’un sautoir.

L’exercice du pouvoir s’apprend. Il s’apprend dans l’échange et non dans la distance comme vous le fîtes, en jouant votre « solo ». Un vrai chef postule que les protagonistes du jeu peuvent tous et toujours s’améliorer. Il développe l’esprit d’équipe, joue collectif. Le changement, ce n’est pas seulement accumuler des règles nouvelles, (Ce tas de trucs immangeables que vous voulez nous faire avaler soi-disant pour notre bien). Le changement c’est d’abord un état d’esprit. Il faut savoir mettre ses équipiers en valeur, leur servir des occasions, rattraper parfois leurs fautes pour reprendre une métaphore footballistique…

Vous, Madame, vous nous avez envoyés directement « à la casse » dès les premiers matches !!

Voilà qu’après avoir déployé tant d’efforts afin de mieux comprendre et mieux nous adapter aux nouveaux enjeux économiques, vous nous interdisez, à nous les acteurs traditionnels de l’immobilier, de participer aux décisions. Au contraire, voilà que vous nous invitez à faire un retour sur nous-mêmes, à faire une sorte de bilan personnel, voilà qu’on met en doute notre bonne foi et notre intégrité, qu’on nous engage à méditer sur nos responsabilités, voire, qu’on nous incite à plus de sévérité envers nous-mêmes…Ce n’est pas ce dont nous avions besoin, Madame. Ce n’est pas non plus ce qui allait dans le sens de l’intérêt commun.

Gouverner, Madame, ce n’est pas seulement chercher à "marquer son temps", ou même chercher à "être de son temps" ; c’est savoir être de tous les temps, de n’importe quel temps. Gouverner c’est, non seulement, être capable de choisir entre un bien et un autre bien, mais c’est parfois aussi savoir choisir un "moindre mal". Vous Madame, vous les avez tous rejetés. Vous disposiez pourtant du levier puissant que sont nos organisations professionnelles – Vous ne vous en êtes pas servi ; au contraire, vous les avez discréditées.

A cause de cette loi ALUR, l’un des moteurs économiques majeurs de la classe moyenne risque de disparaître - L’espoir d’assurer librement son mieux-être matériel - Cette liberté individuelle qui justifie en partie la pénibilité de notre quotidien risque de s’effondrer et avec elle l’idée-même de la liberté et du désir d’entreprendre. Dans l’esprit du français moyen, l’investissement locatif c’est comme une assurance de « bon père de famille » où, contre le paiement de remboursements librement consentis, on s’assure contre les risques et les vulnérabilités tels que la maladie, le chômage, l’incapacité et l’insécurité. Or, cet « encadrement » ou pourrait-on mieux dire : cette « Mise sous tutelle de l’épargne privée » et l’incapacité à conserver son épargne qui en résultera, va décourager les petits épargnants et les inciter à placer leur argent ailleurs, la rentabilité de leur capital ne pouvant plus être garantie.

La loi ALUR est le produit des égarements d’un cénacle d’intellectuels, inconcevablement fermé aux acteurs principaux de l’immobilier, où s’expriment des préoccupations de nantis qui en font une exploitation moralisatrice qui nous éloigne considérablement et pour longtemps de notre objectif : CRÉER DU LOGEMENT. Heureusement, madame la ministre, la durée d’un mandat est limitée et notre profession injustement atteinte dans sa réputation renaîtra des attaques que vous avez dirigées contre elle.

Nous faudra-t-il conserver la loi Alur dans l’état afin d’assurer à Madame Duflot la continuité symbolique d’un ministère qui nous a tant affaibli?

La remise en cause du statut de « l’épargnant immobilier » ne peut s’instaurer sans une véritable concertation démocratique préalable et sans prendre le temps de s’assurer d’une véritable pluralité des informations, faute de donner à nos concitoyens l’impression de faire reculer l’esprit démocratique. D’autant que cette menace d’encadrement éloigne définitivement toute perspective d’embellie et donne à nos contemporains le sentiment de basculer dans une irrépressible succession de lois et d’amendements décousus, sans objectif à long terme, donnant ainsi le sentiment que l’état ne les protège plus.

Les répercussions de la loi Alur dépassent largement la sphère du logement ; retrouver le chemin de la propriété est la condition indispensable pour reprendre espoir et reconstruire une relation positive à l’avenir.

Nos dirigeants doivent donc prendre le temps de penser le long terme. Et, peut-être serait-il plus approprié d’expliquer les valeurs qui fondent leurs décisions du moment plutôt que de commencer, sans la plus petite concertation, à envoyer leurs missiles. D’autant que ce brutal coup de frein donné à la production de logements privés pourrait bien avoir des effets très pervers sur un registre encore plus important, l’emploi.

Nous voulons croire que notre nouveau ministre saura montrer plus de considération pour notre profession et saura donner à tous les protagonistes du logement la place qui leur revient au sein de ce grand projet de priorité nationale qu’est l’accès au logement pour tous.

ORAKLIO

mechery.hedy@dartybox.com

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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 15:28

Merci, Dominique, pour vos appréciations.

 

Vous l’avez compris, je m’efforce dans ce billet - non pas de critiquer la démarche entreprise - mais d’y apporter un "esprit de nuances".

Sans souci de nuances, on prononcera ici le crépuscule d’un métier ou sa renaissance.  Alors peut-être est-il souhaitable de dédramatiser la situation.

 

Je crains pour ma part que nos amis puristes, à l’inverse du mandat qu’ils se sont assignés, ne perpétuent une vision négative de leur profession et renforcent  les préjugés. A la lecture de leurs premiers manifestes, le pessimisme le plus noir s’empare du lecteur. Le diable est à nos portes.

 

Que voilà un "durcissement " peu approprié dans un contexte où nos négociateurs et nos clients attendent que nous les fassions rêver à nouveau. Certains de nos collaborateurs pensent  même qu’il ne serait pas mauvais qu’il y ait, de te temps en temps, des hommes neufs pour refuser les « figures imposées » et pour rompre avec ces modèles de formations tellement prévisibles, tellement culpabilisants et tellement ennuyeux. Ils réclament des formateurs capables d’exciter les intelligences et les imaginations avec du nouveau, d’user de biais inédits pour aborder et faire découvrir des solutions nouvelles, parfois même paradoxales, pour favoriser des remises en question. Mais la profession  et  les collecteurs de fonds jugent désormais inadéquat qu’on "achète" du plaisir. C’est d’ailleurs pourquoi le métier est devenu si ennuyeux, si décourageant pour vos clients comme pour vous.

 

Attention donc à ne pas trop "surinvestir" la fonction de formateur. Les agacements que manifestent les représentants de cette profession ne sont pas vécus comme des désagréments par les négociateurs ou par leurs managers. Tout au plus,  nos gesticulations ne sont à leurs yeux  que des "effets de manches" masquant des préoccupations purement corporatistes et cette bataille autour de la « confiscation » de la formation par une élite autoproclamée n’est qu’une réalité conflictuelle partisane où l’égoïsme des uns et les passions des autres vont conduire la profession à un règlement de comptes où ils serviront une fois de plus d’alibis. Cette tentative semble à l’évidence davantage justifiée par la préservation d’un système de classe et par la nécessité de sa reproduction que par le réel besoin d’un regain de légitimité de la profession. Cette obstination de nos meneurs  à s’approprier  les manettes des « Bonnes pratiques culturelles de la profession » montre combien la formation professionnelle est considérée comme un pur enjeu des rapports de force et de luttes entre  les « systèmes ».

 

Fabriquer des formateurs surinvestis ne mettra pas fin à notre inadaptation au monde nouveau. Nous fabriquerons tout au plus des formateurs égocentriques et égocentrés sur leur validation. Les stéréotypes définis ne limiteront pas les "hors conventions" et les récusés, les rejetés n’abandonneront pas si facilement la partie.

 

Aussi, avant que d’être rapidement "coincés" entre un discours moderniste et une pratique qui ne l’est pas. Avant que l’on s’interroge sur « Au nom de quoi ou de qui ?» une confrérie d’initiés trancherait-t-elle du bon et du mauvais, du vrai et du faux ? Il serait profitable d’apprécier mieux nos limites.

 

Ce qui est à la fois drôle et pathétique dans la pratique immobilière, c’est qu’à chaque occasion, elle croit avoir trouvé la clef qui va ouvrir le coffre aux œufs d’or. Mais à chaque fois elle se trompe. C’est toujours une fausse clef, ou bien la clef n’ouvre pas, ou bien les œufs sont en toc. En définitive, nous restons empêtrés dans les travestissements d’une fausse modernité.

 

ORAKLIO.

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 21:40

Le risque auquel se condamne tout "esprit supérieur" est de n’être point entendu des inférieurs.

 

Après avoir faits de nos collaborateurs d’agences les "victimes expiatoires" de la désaffection, pour ne pas dire du désaveu de notre profession, en promettant d’en faire très vite grâce à quelques diplômes décernés en interne, des agrégés en Droit ou en Philosophie sociale ; Ceci en contrepartie de la sauvegarde de notre mandat d’exclusivité (On notera d’ailleurs qu’aucun projet sérieux n’a encore véritablement émergé de cet engagement) , voilà que nous nous en prenons aujourd’hui à nos formateurs dont certains parmi les plus populaires se sentent déjà mis au banc des accusés.

J’ai bien dit : « parmi les plus populaires… », Car de nos jours on mesure un formateur à l’aune de sa popularité ; Il est donc à craindre que ceux d’entre nous qui militent  pour un nouvel idéal professionnel et pour une authentification des formateurs mesurée à l’aune de la perfection ; cela sans s’être assurés de l’assentiment officiel de la profession et sans s’être assurés qu’elle leur ait donnée légitimité, risquent de jouer bientôt le rôle peu enviable de « boucs émissaires ».

Certains esprits persifleurs vont même jusqu’à avancer que ce besoin urgent de ratifier les critères d’homologation de nos formateurs (sous prétexte de vouloir protéger le professionnel d’abus) pourrait n’être finalement qu’un stratagème pour reconquérir une autorité effritée et que ce beau discours idéologique masquerait une réalité beaucoup moins altruiste. D’autres encore, parmi les plus cyniques, se demandent si ce besoin urgent de redéfinir les caractéristiques du « bon formateur » se serait éveillé un jour si il n’y avait pas été encouragé par un effet d’aubaine faisant de la limitation du nombre des prétendants le premier impératif de différenciation entre le « bon » et le « mauvais » formateur.

Voila donc un projet qui pourrait comporter quelques fragilités et faire que l’idéal recherché par ce nouveau mouvement ne se paie au prix fort. Mais comment pourrait-on ne pas craindre que l’apparence du neuf ne camouffle les vieilles recettes de domination de quelques uns dont on a tant de mal à sortir ?

 

Certains formateurs "engagés" perçoivent l’indifférence à l’égard de la formation comme une menace qui mène peu à peu à la dissolution de leur spécificité et ils pensent, de ce fait, qu’il est urgent de réformer (Malheureusement tous ne sont pas capables d’une telle lucidité sur eux-mêmes). Nous devons pourtant aborder ces temps nouveaux avec bon sens et éviter d’encourager une méfiance systématique. Sommes-nous bien sûrs de savoir où nous voulons aller ? Ne sommes-nous pas en train de « faire une fixation » au lieu de nous montrer réceptifs aux changements ? La profession ne se regarde-t-elle pas un peu trop le nombril. Ne sommes-nous pas tels des aveugles qui prétendent apporter la lumière au monde?

 

Que les accusations que nous portons à l’encontre des « mauvais formateurs » soient justifiées ou non ne résoudra pas notre problème. La profession immobilière, à bout de souffle, se soucie désormais peu d’améliorer les compétences théoriques de ses troupes vers une finalité idéalisée.  Pour beaucoup de managers, aux prises avec un idéal qu’ils n’arrivent pas à réaliser, l’idéal est devenu inaccessible. Rambo a vieilli sous la crise. Fini le temps où l’on pouvait faire d’un  "petit négo à sa maman" le killer impitoyable qui sacralisait à vie sa compétence de manager. Les managers copinent désormais avec des formateurs qui ne mettent pas leur autorité en péril. On favorise l’entre-soi sur les réseaux sociaux. On s’auto-oscarise et on se popularise, on se like à tout va. Même les esprits les mieux préparés cèdent aux connivences faciles.

 

Il est donc à craindre que ce projet élitiste ne rencontre finalement qu’une majorité indifférente, une dérobade silencieuse et discrète ou au mieux une hypocrisie "bien-pensante". Il se peut même que, dans le meilleur des cas, il soit source d’agressivité et de destruction à l’encontre de tous ceux qui menacent de « faire tomber les masques » mais il a peu de chances d’espérer opérer un transfert significatif avant cinq ou six ans. Le changement ne sera obtenu que par une période d’autant plus longue et difficile que la période précédente s’est prolongée. On ne brise pas un cercle vicieux d’un coup de baguette magique.

 

Et même, si ça venait à "prendre" plus rapidement ; après une période de bruyantes revendications et proclamations nécessaires à sa reconnaissance par la majorité, le mouvement devra reconnaître les dangers de la voie qui conduit à l’étiquetage et à la stigmatisation, voire à l’oppression. En cas de désaccords, la confusion sera grande et créera polémiques et chaos. Au bout du compte, la majorité des agences risque fort de repousser l’idéologie qui leur est proposée dès lors que le choix d’un formateur obéira à une contrainte imposée par l’extérieur soutenue par un sentiment de supériorité. Nous savons tous comment nous n’aimons pas être traités, non ?

 

En tout état de cause, une belle couche de peinture neuve sur un système rouillé ne cachera pas durablement la rouille que nous laissons s’accumuler depuis des décennies de succès faciles. Plus nos démonstrations se veulent catégoriques et dogmatiques, plus elles servent en réalité à masquer nos incertitudes de fond. Autrement dit, s’il est fondamental de chercher à remédier à une situation en en cherchant les causes, il est malheureusement très fréquent d’en inventer. Alors, peut-être que cette tentative d’apurement d’une profession souligne seulement son dernier effort pour paraître à la hauteur de la situation. Nos formateurs sont-ils si peu sûrs de leur utilité qu’ils expriment la nécessité de l’exhiber en l’absence de preuves certaines ?

 

Pendant que certains s’interrogent en secret pour savoir s’ils méritent encore cette mention de formateur, d’autres s’installent d’emblée dans une position impliquant plus de droits à légitimité.  De beaux affrontements en perspective. Il ne faudrait quand même pas que cette volonté de refondre le statut du formateur ne devienne une véritable paranoïa ni un vecteur d’humiliation.

 

Je crois pour ma part que le rejet de la formation et du formateur va bien au-delà du simple désintérêt pour le contenu ou pour le formateur ; il engage souvent un rejet dont l’origine est la fragilité même du manager : Le manager d’agence, cette "interface" inséparable de toute coopération à la conduite d’une formation et ce relai indispensable à toute consolidation. Mais ceci est un autre chantier….

 

ORAKLIO

 

 

 

 

 

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22 avril 2014 2 22 /04 /avril /2014 22:17

Pour faire suite à un récent échange tenu avec un Patron d’agences immobilières qui s’étonnait du rejet graduel de ses formations par ses collaborateurs. Je propose cette petite réflexion à partager entre vous.

 

Mon Cher S.B,

Et si à l’intérieur de ces temps d’apprentissage que tu appelles d’ailleurs très maladroitement tes "formations", tes apprentis établissaient leur propre programme, choisissant eux-mêmes les pratiques particulières qu’ils souhaitent acquérir ou actualiser plutôt que de se faire imposer ce qu’ils devront apprendre ?

De cette manière, la motivation serait toujours à son plus haut niveau et les savoir-faire reconnus les plus appropriés aux situations du moment, s’acquerraient rapidement, facilement et agréablement, plutôt que de chercher à les obtenir par la force, par la contrainte et la punition.

Et si d’ailleurs d’une manière générale, « l’apprentissage »* plutôt que de s’épuiser  à maintenir « une structure morale » à la profession, partait de la seule observation de ce qui est et de ce qui fonctionne en prenant conscience que les résultats qu’elle obtient sont directement reliés à son mode de pensée.  Si elle acceptait d’assumer son rôle dans la responsabilité de ses résultats plutôt que de persister à vouloir changer le comportement de ses clients et celui de ses opérateurs,  alors quelque chose pourrait enfin changer dans cette interminable répétition qu’est la formation immobilière.

Pourquoi est-ce que je me retrouve face à ce problème ? Qu’ai-je à comprendre de cette situation ?

Mon Cher S.B, au regard du désaveu général de tes collaborateurs, il n’est pas possible que ton positionnement soit le bon. Tu n’es plus en rythme. Ton programme de formations nie ce que tu observes. Il est en désaccord avec ce qu’est la réalité de tes collaborateurs ; donc pour toi  la seule façon responsable d’agir est d’accepter que tes formations deviennent compatibles avec le niveau d’approbation de tes collaborateurs durant les mois et les années qui viennent. Sinon tu les perds.

Ce ne sont pas nos formations qui sont devenues ennuyeuses ; c’est notre façon de nous y prendre. Ce ne sont pas les contenus de nos formations qui rebutent nos collaborateurs mais la façon de les transmettre, de les formuler.

La formation n’est plus un lieu pour "rabat-joies" doctes et pontifiants. Moins d’austérité, moins de compassion. Ce qui nous touche au quotidien a plus de chance de nous interpeler que de nous encombrer d’inutile jusqu’à paralyser l’initiative.

Nos collaborateurs veulent se sentir mieux dans l’action plutôt qu’en savoir toujours plus.

 

Il y a dit-on deux manières d’apprendre la boxe, dans la rue ou dans les livres. Tes collaborateurs ont choisi la rue ; à toi donc de les y rejoindre.

 

ORAKLIO

 

*Je préfère apprentissage à formation car si le premier est clairement orienté élève, le second est trop clairement orienté maîtres.

 

 

 

FORMATION - LES BONNES QUESTIONS
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11 janvier 2014 6 11 /01 /janvier /2014 12:43

Ha, enfin les lignes bougent !

Merci Stéphane d’illustrer aussi concrètement ce que je m’efforce de transmettre depuis quatre ans dans mon blog et à travers mes ateliers.

 

Comme je le prédisais il y a quelques jours dans mon tout dernier article: « 2014. Vers un immobilier intelligent » il est inévitable, en ces temps d’incertitudes, que les hommes du terrain en viennent à remettre en cause les outils, les méthodes et fatalement la formation ainsi que la légitimité de ceux qui la dispensent.

Les évolutions récentes de notre contexte économique supposent une confrontation réaliste entre « le monde idéal » que l’institution et ceux qu’elle emploie s’efforcent de retenir et les réponses pratiques que réclame « le terrain ».

 

La crise est l’occasion pour « L’appareil de Formation » de cesser de s’acharner à reproduire des modèles périmés pour s’engager dans une transformation progressive ; C'est une remise en question difficile pour nos Maîtres, toujours si prompts à se sentir atteints dans la reconnaissance d’eux-mêmes et menacés par les expériences en cours qui leur paraissent abstraites, incompréhensibles, inacceptables.

Ce n’est pas tant parce que nos formateurs ne se sentent pas concernés par cette nécessité d’élargir leurs programmes, ce n’est pas non plus parce qu’ils ont perdu le rapport direct avec le quotidien des agences qu’ils s’accrochent à leurs « fondamentaux » ; c’est surtout parce qu’ils peuvent tout craindre du changement, parce qu’ils se sentent remis en cause, parce qu’ils vivent cette incitation à changer de méthodes comme une sanction imméritée et parce qu’ils croient ne rien pouvoir en attendre en retour.

 

Changer comporte des risques, celui d’être jugé incompétent, celui de devoir constater que son expérience métier n’entre plus dans les nouveaux modèles de compétence exigés. Il leur faut comprendre que le changement ne détruit pas les savoirs traditionnels, pas plus que les pratiques expérimentées et intégrées grâce à l’expérience, mais il faut impérativement que l’appareil de formation s’emploie rapidement et dans son ensemble à consolider « La légitimité de l'institution immobilière » dans son nouvel environnement  et dans sa capacité à répondre aux besoins essentiels de son public et de ses opérateurs.

Il est illusoire de penser pouvoir maintenir encore longtemps le « capital symbolique » de l’agence immobilière et sa légitimité - tant auprès du public que de sa base - sans incorporer certains savoirs professionnels spécialisés d’un genre nouveau sous forme de modèles et de procédures formalisées. Je pense précisément à l’introduction de la « dimension subjective » dans nos outils de diagnostics et de mise en correspondances.

 

Messieurs les Formateurs, à vous maintenant d’assurer l’articulation entre savoirs traditionnels et savoirs spécialisés. De vous, dépend la capacité de notre profession à sortir du cadre institutionnel pour répondre à la satisfaction de besoins nouveaux qui n’obéissent plus à des règles et des enseignements qui ont évolués.

 

Quelle est encore la « valeur symbolique » de l’agent immobilier dans le regard du consommateur tout autant que dans celui de ses propres troupes? Et pour combien de temps encore ?

Quelle est encore sa « légitimité » ?

Comment transformer nos efforts de légitimation arbitraires en relations légitimes ?

 

Messieurs les Formateurs, à vous la main !!

 

 

ORAKLIO

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29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 14:38

2014, L’IMMOBILIER INTELLIGENT.

En 2014, les nouveaux systèmes de communications informatiques devraient enfin être en mesure d’offrir aux membres d’un même Collectif d’agences Partenaires les moyens de coordonner leurs actions à travers un outil commun fondé sur les théories de "la valeur non quantifiable" et sur le concept de "sens" - Ils devraient être en mesure d’ouvrir aux opérateurs une plate-forme commune de nouvelles significations dynamiques et interactives destinée à donner davantage de cohérence à leurs échanges et à optimiser la rapidité et  l’efficacité collective de  leurs actions.

Jusqu’en 2014, un logiciel classique de rapprochement ne faisait appel à aucune forme d’algorithme « intelligent »,  il se bornait à effectuer la synthèse des liens mathématiques existants entre la saisie vendeur et la saisie acheteur ; sans calculs statistiques, pondération ou exclusion. Ces nouveaux agencements devraient donc pouvoir fournir aux agences partenaires les moyens de mettre en commun leurs forces pour constituer des « collectifs d’échanges intelligents » et de faire vivre les échanges en temps réel. Ces nouveaux procédés seront plus particulièrement adaptés aux travaux de rapprochements exigeant une manipulation massive d’informations et nécessitant la coordination de nombreux opérateurs de plus en plus distants géographiquement et soumis à des contraintes de réactivité de plus en plus impérieuses. Ils seront le moyen d’augmenter la capacité collective des Groupements à répondre aux besoins du nouveau marché. Pour tous ceux qui font de l’échange d’informations la matière première de leur activité, ces outils d’un autre genre  vont révolutionner le traitement de la recherche individuelle et mettre définitivement fin au parcours du combattant qu’était la recherche d’un bien.

Ces dernières années, tous les professionnels de la recherche d’informations sont confrontés au même problème : L’analyse des grands volumes de données. Comment, à travers une masse énorme d’informations, détecter les informations réellement pertinentes noyées au milieu de données générales ? Comment gérer de manière non-hiérarchique, les compatibilités existant entre recherches et solutions ? Comment accéder non plus à des listes muettes et dépersonnalisées mais à de véritables listes interactives que vous pouvez modifier, élargir à tout instant ?

En 2014, les membres de nos collectifs  vont remettre en cause l’incomplétude de leurs outils de partages d’informations. Ils veulent remanier le formatage mécaniste des rapprochements. Ils veulent introduire de nouvelles formes de "reconnaissance" qui viendront bousculer celles initialement adoptées. Ils veulent un outil de cohérence qui comble cette incomplétude. Ils veulent un système intelligent qui fasse davantage de place à leurs connaissances, à leur expérience, à leur discernement et à leur inspiration – en trois mots : qui reconnaisse leur expérience métier, leur capacité d’initiative et leur capacité à s’engager. Ils veulent un système qui reconnaisse davantage « celui qui sait » et dans lequel se reconnaissent ceux « qui savent ». Ils veulent une boîte de dialogue qui rende visible la valeur ajoutée que chacun envisage d’apporter à l’échange et ce que le groupe, par la multiplicité des propositions, peut apporter à chacun.  Ils misent sur un outil et une démarche dont ils attendent qu’ils aient une puissance de prédiction supérieure à celle des logiciels de rapprochement actuellement engagés.

2014 verra naître un grand outil collectif et interactif où de « nouvelles modalité de reconnaissances » donneront du sens à la diversité des recherches d’immobilier :  Un « jeu » interactif dans lequel gagneront les plus coopératifs, les plus urbains, les meilleurs producteurs de solutions consonantes…et non les plus habiles à prendre le pouvoir, à étouffer la voix des autres, ou à capter des masses anonymes de contacts pour les diriger infructueusement vers des affectations aléatoires, improbables et inutiles.

Aujourd’hui, deux modèles s’affrontent dans des politiques dévastatrices. D’un côté, celle de l’immobilier-spectacle, discontinue, éclatée, sans projet, incohérente. De l’autre côté, l’intemporalité des bureaucraties, terriblement lentes, conservatrices, crispées sur la continuité immobile de la gestion de ses territoires, gouvernées par la reconduction du passé. Des  "Territoires" qui s’obstinent à pérenniser leurs frontières, leurs hiérarchies, leurs structures. S’il y a aujourd’hui tant de barrières à l’accès au savoir, à l’innovation, c’est  parce que l’École, l’Université, les disciplines sont structurées comme des territoires, alors qu’on n’a plus le temps de constituer des territoires, ce n’est plus le problème : il faut diffuser, faire circuler, faire réseau. Il n’est plus temps de théoriser : Partout, on modélise, on simule, on opère, on implique. À ressources matérielles égales, à contraintes économiques égales, la victoire va aux groupes dont les membres travaillent avec plaisir, apprennent vite, tiennent leurs engagements, se respectent et se reconnaissent les uns des autres, passent et font passer plutôt que de contrôler des territoires.

 

Aujourd’hui le "capital humain" est le point-clé de la compétitivité des agences. Dans le contexte actuel d’incertitude, la gestion des hommes et leur fidélisation sont plus que jamais des facteurs critiques pour les agences. Un capital qu’il faut reconnaître, mobiliser et valoriser pour maintenir la croissance et la compétitivité. Les pouvoirs des Grands Leaders ne peuvent s’exercer que tant qu’ils ne se distancient pas trop de la nécessité pour chacun de devoir finalement veiller seul sur soi-même. Les discours quasi mystiques des grandes figures professionnelles ont perdu leur fonction fondatrice. Les « je vous aime « et les « Vous êtes beaux », ne font plus recettes. La saturation du jeu politique et des performances théâtrales ont fini de désenchanter les plus fidèles. « Une église ne tient pas sans son peuple » notait E. RENAN. Or en cette fin 2013,  nombreux sont les "fidèles" qui ont la sensation d’avancer en aveugles.

Fabriquer un "méchant" pour tenter de nous donner le sentiment d’être victimes du monde et des autres. Trouver une coupable à nos malheurs ou nos échecs. Tenter de transformer cette rancœur et cette victimisation en valeur positive ne parvient pas à nous faire réellement croire à notre supériorité morale ;  Nous avons besoins d’outils nouveaux qui nous permettent d’inverser le rapport passif que nous entretenons avec notre client. Nous devons nous mettre en recherche de définitions plus adéquates pour identifier et satisfaire chaque recherche.

 

A l’heure où chacun tente de mesurer au sein du « collectif » d’agences partenaires dans lequel il exerce, les effets des actions collectives sur son action individuelle : il apparaît, qu’autant que la compétitivité, les questions de compétence et de confiance sont deux notions essentielles de la réussite globale de l’agence.

Penser en termes de règles d’organisation ne suffit plus. La mobilisation des collaborateurs devient un enjeu majeur. Les évolutions bouleversent les outils traditionnels comme les bases de données. Les outils de rapprochements et de statistiques, les instruments de communications entre les opérateurs qui, s’ils demeurent utiles, s’avèrent insuffisants.

Alors, comment impliquer plus profondément nos collaborateurs ?  Très probablement, en valorisant l’échange ;  Valoriser l’échange, c’est structurer et valoriser l’activité immobilière dans son ensemble.

À nous donc de créer les systèmes et les outils du changement.

 

Pour 2014, Je vous souhaite:

 

Un maximum de bonne foi

Un minimum de bon sens

 Beaucoup de bonne volonté

Et un peu d’enthousiasme.

 

ORAKLIO.

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 20:35

UNE FAÇON POSITIVE DE «  DEBRIEFER »  LA LOI ALUR.

 

Agent immobilier, mon frère d’armes, vois dans quel état se trouve ta profession ; il est évident que quelque chose t’a échappé ? Reconnais-le!

Depuis des années, tu vends des « biens » au lieu de vendre ton « savoir ». Il est donc devenu naturel, pour un public inexpérimenté, de croire qu’acheter ou vendre est une chose facile, puisqu’on le réalimente sans discontinuer de toute part de solutions « prédigérées ».

La loi nouvelle ALUR façonne l’appareil immobilier de manière à ce que ton public puisse se débrouiller sans toi ; Parfait ! Apprends-lui donc à se débrouiller sans toi ! Apprends-lui à chercher par lui-même. Rends-le indépendant plutôt que de te sentir frustré, courroucé et te cramponner à ce comportement névrotique par lequel tu veux encore le convaincre qu’il a besoin de toi - que tu lui es nécessaire.

Vends-lui désormais ton « savoir » ; Il te l’achètera et il te l’achètera cher car votre  savoir collectif est immense. Vends-leur tes compétences et non tes produits. Vous êtes des « spécialistes » et pourtant, curieusement, vous vous vendez comme des « boutiquiers».  Quelle dérive professionnelle !

Un agent immobilier peut aider son client à faire vivre son projet immobilier  mais pas uniquement de la façon dont il pourrait s’y attendre. Et puis, arrête de croire que ton  client se soucie de ce qui te concerne. C’est une illusion ! C’est ta plus grande illusion.

Cette loi ALUR est l’occasion de réinvestir votre espace professionnel. Cessez donc de vous soucier du processus ; concentrez-vous sur le résultat. L’avenir de la profession est désormais davantage dans les « services échangeables » et dans l’ingénierie que dans la production pure de biens immobiliers.

Je t’entends, tu sais. Tu penses que ce que j’écris n’est pas « vrai ». « Vrai » est le terme que tu utilises pour désigner les choses que tu acceptes ; par conséquent, une chose que tu n’as pas encore saisie te paraît  « fausse ». Qu’arriverait-il pourtant si ce qui te semble faux était en fait vrai ? Tous les scientifiques savent parfaitement que tous les grands progrès proviennent de leur volonté obsessionnelle de ne pas avoir raison.  Derrière toi, il y a des automatismes acquis tout au long de ta vie professionnelle, des automatismes conceptuels et langagiers qui t’aveuglent ; un « bric à brac » de préjugés et de jugements de valeurs qui empêchent les processus imaginaires, source de ta créativité. Reviens à la réalité : Tu n’es pas un décideur. Tu n’es pas un créateur. Tu es un observateur. Alors, observe. Observe bien et choisis ta nouvelle fonction.

 

ORAKLIO

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