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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 15:28

Merci, Dominique, pour vos appréciations.

 

Vous l’avez compris, je m’efforce dans ce billet - non pas de critiquer la démarche entreprise - mais d’y apporter un "esprit de nuances".

Sans souci de nuances, on prononcera ici le crépuscule d’un métier ou sa renaissance.  Alors peut-être est-il souhaitable de dédramatiser la situation.

 

Je crains pour ma part que nos amis puristes, à l’inverse du mandat qu’ils se sont assignés, ne perpétuent une vision négative de leur profession et renforcent  les préjugés. A la lecture de leurs premiers manifestes, le pessimisme le plus noir s’empare du lecteur. Le diable est à nos portes.

 

Que voilà un "durcissement " peu approprié dans un contexte où nos négociateurs et nos clients attendent que nous les fassions rêver à nouveau. Certains de nos collaborateurs pensent  même qu’il ne serait pas mauvais qu’il y ait, de te temps en temps, des hommes neufs pour refuser les « figures imposées » et pour rompre avec ces modèles de formations tellement prévisibles, tellement culpabilisants et tellement ennuyeux. Ils réclament des formateurs capables d’exciter les intelligences et les imaginations avec du nouveau, d’user de biais inédits pour aborder et faire découvrir des solutions nouvelles, parfois même paradoxales, pour favoriser des remises en question. Mais la profession  et  les collecteurs de fonds jugent désormais inadéquat qu’on "achète" du plaisir. C’est d’ailleurs pourquoi le métier est devenu si ennuyeux, si décourageant pour vos clients comme pour vous.

 

Attention donc à ne pas trop "surinvestir" la fonction de formateur. Les agacements que manifestent les représentants de cette profession ne sont pas vécus comme des désagréments par les négociateurs ou par leurs managers. Tout au plus,  nos gesticulations ne sont à leurs yeux  que des "effets de manches" masquant des préoccupations purement corporatistes et cette bataille autour de la « confiscation » de la formation par une élite autoproclamée n’est qu’une réalité conflictuelle partisane où l’égoïsme des uns et les passions des autres vont conduire la profession à un règlement de comptes où ils serviront une fois de plus d’alibis. Cette tentative semble à l’évidence davantage justifiée par la préservation d’un système de classe et par la nécessité de sa reproduction que par le réel besoin d’un regain de légitimité de la profession. Cette obstination de nos meneurs  à s’approprier  les manettes des « Bonnes pratiques culturelles de la profession » montre combien la formation professionnelle est considérée comme un pur enjeu des rapports de force et de luttes entre  les « systèmes ».

 

Fabriquer des formateurs surinvestis ne mettra pas fin à notre inadaptation au monde nouveau. Nous fabriquerons tout au plus des formateurs égocentriques et égocentrés sur leur validation. Les stéréotypes définis ne limiteront pas les "hors conventions" et les récusés, les rejetés n’abandonneront pas si facilement la partie.

 

Aussi, avant que d’être rapidement "coincés" entre un discours moderniste et une pratique qui ne l’est pas. Avant que l’on s’interroge sur « Au nom de quoi ou de qui ?» une confrérie d’initiés trancherait-t-elle du bon et du mauvais, du vrai et du faux ? Il serait profitable d’apprécier mieux nos limites.

 

Ce qui est à la fois drôle et pathétique dans la pratique immobilière, c’est qu’à chaque occasion, elle croit avoir trouvé la clef qui va ouvrir le coffre aux œufs d’or. Mais à chaque fois elle se trompe. C’est toujours une fausse clef, ou bien la clef n’ouvre pas, ou bien les œufs sont en toc. En définitive, nous restons empêtrés dans les travestissements d’une fausse modernité.

 

ORAKLIO.

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