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7 décembre 2013 6 07 /12 /décembre /2013 18:19

Puisque la loi nouvelle ALUR façonne l’appareil immobilier de manière à ce que votre public puisse se débrouiller désormais sans vous ; Apprenez-lui à se débrouiller sans vous ! Apprenez-lui à chercher par lui-même. Rendez-le indépendant plutôt que de vous sentir frustrés, courroucés et de vous cramponner à ce comportement névrotique par lequel vous voulez encore le convaincre qu’il a besoin de vous - que vous lui êtes nécessaire. Faites de votre profession l’aimant qui attire plutôt que la colle qui attache. Ce n’est pas toujours par la lutte que l’on progresse mais c’est parfois  par le lâcher-prise. Inutile donc d’être inquiets ! Votre fonction est inévitable, elle est indispensable ; Vous ne pouvez pas être ignorés.  Malgré tout vous en doutez car vous vous êtes habitués à avoir une vision étroite de vous et de votre pouvoir. On vous y a habitué en concentrant tout le pouvoir entre les mains de l’élite plutôt de le laisser vivre entre les mains du plus grand nombre.

Depuis des années, vous vendez des « biens » au lieu de vendre votre savoir. Il est de ce fait naturel de croire, pour un public inexpérimenté, qu’acheter ou vendre est une chose facile lorsqu’on lui apporte sans discontinuer des solutions « toutes prêtes ». Vendez-leur désormais votre savoir ; Ils vous l’achèteront et ils vous l’achèteront cher car votre savoir collectif est immense. Vendez-leur vos compétences et non vos produits. Vous êtes des « spécialistes » et pourtant, curieusement, vous vous vendez comme des « boutiquiers».

Dommage qu’il faille que les choses aillent mal pour qu’enfin vous cessiez d’oublier qui vous êtes. Cette crise est pour vous l’occasion de réinvestir votre «  espace professionnel » et d’y trouver les idées et les solutions aux problèmes que vous rencontrez. C’est dans votre « espace professionnel » que vous vous réaliserez  et non dans les « solutions marchandes ».

Vous vous considérez comme victimes de la crise et de l’entêtement idéologique de votre ministre de tutelle ?  Mais reconnaissez que vous aviez cessé depuis longtemps de lever les enthousiasmes de votre public et que vous aviez depuis longtemps aussi quelques appréhensions sur la poursuite sereine de votre métier.

Aujourd’hui, vous pouvez choisir d’utiliser cette situation qui vous donne l’occasion de fulminer contre ces malédictions qui s’abattent sur vous ou bien de  choisir de vous sauver.

 

Vous sauver ?

Ça commence par une très grande liste de questions à vous poser à propos de la vision que vous avez de votre service :

 

  • Votre service immobilier consiste-t-il à vous substituer à votre client pour résoudre complètement sa recherche ?
  • Consiste-t-il à transmettre à votre client les règles et les procédures qui peuvent lui permettre de dominer lui-même son problème ?
  • Consiste-t-il à aider votre client dans son rapport au problème et l’aider à pointer les meilleures solutions?
  • Consiste-t-il juste à le dépanner sans résoudre pour autant son problème ?
  • Consiste-t-il à lui fournir une liste de solutions sans traduction ?
  • Consiste-t-il à devenir le sous-traitant de multi employeurs et prospecter pour eux jusqu’à satisfaction ?
  • Consiste-t-il à lui fournir uniquement les certifications et documents administratifs et comptables exigés par les nouvelles dispositions de la loi ALUR ?
  • Consiste-t-il à contrôler le choix du client en tant qu’expert ?

En 2014 Allez-vous choisir d’être « spécialiste », « domestique », « freelance » ou « expert »? Autant de positionnements et de prestations à identifier, à nommer et à facturer peut-être un jour prochain, séparément ?

 

La loi ALUR ? Ne me faites pas croire que cette atteinte à votre profession soit un problème trop grand pour vous? Sortir de ce piège, un défi trop difficile pour vous ? C’est au contraire l’occasion de faire naître des solutions nouvelles aux grands problèmes que vous imaginez vous arriver. Considérez, tout au contraire, que cette loi ALUR vous appelle à exprimer une vision plus élevée de votre profession,  plus collaborative, plus experte. N’abandonnez pas au moment où se présente à vous votre plus grande chance.

Paradoxalement, plus la Ministre et son équipe complexifient les législations autour de vous, plus vous devenez indispensables. Saisissons ensemble cette magnifique occasion de faire évoluer notre profession.

 

Oraklio

 

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 16:06

BON, ALORS…ON Y VA QUAND?

À refuser de remettre en perspectives ses fondamentaux, l’institution immobilière s’enfonce de plus en plus dans l’erreur ;  tel ce chercheur "fanatique" qui a bâti des hypothèses fausses et qui, plutôt que d’accepter de réviser ses thèses, conjure l’Université de lui octroyer encore et encore davantage de subventions pour continuer ses recherches dans la même direction.

Autosuffisance, préservation des rites, vénération des dogmes anciens, allégeances à des silhouettes historiques… Pas question de toucher à notre paquetage idéologique !!!  Nous maintenons contre vents et marées une conception autocratique et isolationniste du métier qui ne peut vous mener qu’à un dénouement unique. Ce dénouement est déjà manifeste.

Si notre « vision » du métier ne produit plus les résultats pour quoi nous l’avons créé et laisse sur le carreau des centaines d’entre nous, cela ne signifie-t-il pas que nous  tournons le dos au bon sens ? Notre indétermination, nos tergiversations s’accompagnent inéluctablement d’un appauvrissement général de la profession et d’une récession humaine très éloignés des promesses de reprise tenues par nos leaders.

Déjà, de très nombreux agents reconnaissent qu’ils ont perdu de vue leurs objectifs pour ne plus devoir se préoccuper que de la gestion incertaine du quotidien. Sénèque doit se retourner dans sa tombe ! Désormais, les vents mauvais soufflent en rafales ininterrompues sur une profession qui a perdu son cap. Alors, plutôt que de nous  acharner à faire encore un peu plus de ces mêmes choses qui nous isolent, Pourquoi ne pas essayer de faire autre chose que du ravalement de façade.

Notre institution, par habitude ou par paresse, s’obstine à s’en remettre aux bons soins de l’Etat ; Un gri-gri africain donnerait de meilleurs  résultats !

Evoquer la fiscalité qui nous frappe, les contraintes réglementaires qui réduisent nos marges, faire valoir en désespoir d’arguments, d’être des créateurs d’emplois et des acteurs nécessaires de la redistribution du capital ne suffira pas ou, au mieux, cela prendra du temps - beaucoup trop de temps. Allons-nous nous en remettre à « pile ou face » du soin de déterminer de la préservation de notre profession ? Allons-nous nous coucher ? Afficher forfait ? C’est inenvisageable !

Pendant que les recours se multiplient devant des juridictions indécises, nos clients cessent peu à peu de rêver d’immobilier et adoptent une attitude démissionnaire dont il ne faudrait surtout pas minimiser les impacts et qui va exiger du professionnel un surcroît d’attention et le recours à quelques outils nouveaux sur lesquels l’agent immobilier devra s’appuyer pour influencer la dynamique du désir de changement chez son client et réamorcer son envie d’acheter.

Aujourd’hui, le problème qui se pose à un acheteur d’immobilier n’est pas tant : Quoi acheter ; Mais c’est l’intérêt-même d’acheter ! Aujourd’hui, il nous faut des outils plus puissants que nos simples expositions rhétoriques sur les avantages de la propriété et de l’investissement.

Pascal disait : « Le progrès n’est que la suite des erreurs que nous corrigeons » ; j’ajouterai : à condition que chacun ait la bonne foi de reconnaître ses erreurs et d’accepter celles d’autrui  -  L’aveu de faiblesse fait plus progresser que la démonstration de force.  Il est urgent que notre institution quitte un instant sa zone de certitudes afin de réexaminer des positions parfois jugées trop autocratiques qui résistent au changement et en possibles non-adéquations avec les nouvelles exigences du marché ; le changement n’a de sens que s’il crée des retombées collectives positives, faute de quoi, le changement n’est en réalité que le rêve mégalomaniaque de quelques prédateurs opportunistes ou d’irresponsables.

Il semble désormais que la "réponse immobilière" ne soit plus seulement une réponse purement rationnelle, ustensilaire, discriminante, individualisée, particularisée mais qu'elle s'inscrive désormais aussi dans des problématiques plus grandes, telles que l'influence des réseaux affinitaires, l'appartenance à une "communauté" de pensée, dans une certaine forme de politisation et de communauté de destin, à un même feeling social  qui s'identifient à travers les mêmes "présupposés immobiliers ".

Ces évolutions bouleversent les outils traditionnels comme nos bases de données. Les outils de rapprochements et de statistiques, les instruments de communications entre les opérateurs qui, s’ils demeurent utiles, s’avèrent insuffisants.

A l’heure où chacun tente de mesurer au sein du « collectif » d’agences partenaires dans lequel il exerce, les effets des actions collectives sur son action individuelle, il apparaît, qu’autant que la compétitivité, les questions de compétence et de confiance sont deux notions essentielles de la réussite globale de l’agence.

Penser en termes de règles d’organisation ne suffit plus. La mobilisation des collaborateurs devient un enjeu majeur qui place les compétences et les savoirs nouveaux au cœur du système des échanges d’informations indispensables au rapprochement et à la transaction.

 

Mais comme en tout, on n’a que les obligations qu’on se donne.

 

Oraklio.

          

 

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7 août 2013 3 07 /08 /août /2013 21:18

UNE PROFESSION « SANS ESPACE EXPÉRIMENTAL »

SERA TOUJOURS EN RETARD SUR LE MONDE.

 

Dans toutes les périodes qui précèdent ou qui suivent une crise économique majeure, l’incertitude face à l’avenir domine naturellement tous les marchés. Les potentialités d’hier n’étant plus pertinentes et celles de demain n’étant pas encore fixées, ce passage d’un état à un autre provoque un flottement naturel où se disputent notre attachement à nos anciens réflexes de consommation et la nécessité de nous adapter aux nouvelles réalités. Nos décisions d’achat sont profondément marquées par l’incertitude alors même qu’elles devraient accompagner théoriquement une forme de stabilisation sociale. Pourtant nous restons comme le remarquait Pavlov victimes de nos anciens mécanismes de stimulations. Le rétablissement d’un nouvel équilibre risque de prendre du temps or nous n’en avons pas. Trop de lenteur à réagir, ça use l’optimisme et la confiance et ça décourage encore un peu plus l’achat.

De quelles réponses disposons-nous actuellement ? Les réponses ordinaires constituent-elles encore des réponses pertinentes ? Sinon par quoi les remplacer  et déclencher de nouveaux départs ?

 

Tout le monde reconnaît aujourd’hui le rôle du logement comme « agent socialisateur ». Chaque individu s’y inscrit dans un rapport spécifique à l’avenir. Il  considère son accession comme un moyen d’asseoir sa position dans la vie. Il y affirme sa confiance dans sa vie privée comme dans la vie publique. Il y assume sa position du moment et y dévoile le sens de sa trajectoire personnelle. Il fait de sa maison tout autant « le symbole » que « le miroir de soi ».

Contrairement à l’idée dominante, l’achat d’immobilier n’est pas fondé sur le besoin mais sur l’ambition. Or, paradoxalement, cette crise fabrique plus de mauvaises images de soi que d’images de succès. Elle produit plus de déclassements que de promotions ; c’est donc bien dans les périodes de crise et de doutes que notre image individuelle et sociale ont le plus besoin d’être réhabilitées. La reconstruction des motivations et la réinterprétation de l’offre deviennent de ce fait, pour les agences immobilières, un enjeu essentiel de réussite ; or jusque là, aucun de nos précieux ordinateurs n’a encore trouvé le moyen de rassurer ni d’encourager. Aucun de nos ordinateurs n’a encore trouvé le moyen d’affronter l’incertitude du moment en abandonnant le schéma d’une simple causalité (Prix-typologie-lieu) pour exploiter la somme de tous les  processus adaptatifs susceptibles de satisfaire le désir de logement d'un même individu. Car il existe bien sûr plusieurs modèles de logements cohérents proposables à un même individu.

 

Dorénavant ce n’est plus l’offre qui gouverne l’activité du marché immobilier, c’est  la demande qui crée ou non l’activité . Et ce retournement du marché est en train de pulvériser nos habitudes professionnelles : La morosité des acheteurs, leur peine à s’envisager dans des projets mobilisateurs, leur désengagement, leur découragement signalent à l’agent immobilier que c’est désormais explicitement sur l’acheteur qu’il doit se recentrer. Il appartient donc aux professionnels immobiliers de fournir dorénavant à leurs clients tous les moyens de "réagencer"de manière suffisamment cohérente leurs attentes concrètes et imaginaires avec les évolutions du marché et les solutions disponibles. Fort heureusement nos choix immobiliers ne sont pas figés, ils se construisent et se réajustent au gré d’assimilations nouvelles et d’accommodations aux évolutions de notre environnement et les changements d’orientation sont souvent facilement justifiables   quand ils proviennent du changement des circonstances. Même l’austérité, bien packagée et bien légitimée, peut passer aujourd’hui pour une ambition à la mode. Je ne doute donc pas qu’une stratégie d’actions communicationnelles plus « expressives » puisse réduire les incertitudes de bon nombre de nos clients, car pour faire un achat immobilier il faut savoir créer l’humeur adéquate, et puisse restaurer notre influence. A nous, professionnels, de régénérer cette ambition qui sous-tend chaque désir d'achat. L’ambition ça marche encore plus avec les petits budgets qu’avec les gros !

 

Depuis des années, nous avons inscrit notre profession au cœur d’un « système tridimensionnel » qui analyse  l’interaction immobilière  à partir d’un découpage en trois dimensions essentielles : PRIX – TYPE – LIEU. Un code simple, basé sur le minimum du minimum des éléments pouvant être mis en commun et partagés. Les réponses y sont organisées par des  machines  réglées très précisément sur ces trois constantes fondamentales. Ces machines produisent des résultats parfaitement aléatoires, toujours accidentels, parfois absurdes mais globalement satisfaisants tant que le marché s’auto motive et ne nécessite pas d’être consolidé. C’est un système simple, binaire, excluant toute signification subjective, toute différenciation identitaire, toute orientation vers des solutions pouvant répondre à une implication particulière de l’acheteur vers un but recherché. C’est un dispositif qui exclut toute option alternative qui pourrait pourtant s’avérer appropriée en cette période de recherche de nouveaux équilibres. C’est un modèle arithmétiquement lisse, cohérent, ordonné et standardisé sur un traitement général qui conditionne ce qui est "accepté" ou "refusé" en fonction de ces trois dimensions.

Réduire les options d’achats "au bon vouloir" de ces trois dimensions décomplexifie grandement l’intermédiation immobilière. Imposer un modèle d’échanges unique compatible à tous les individus évite effectivement au professionnel le risque d’avoir à s’engager dans une démarche où chaque client viendrait à faire valoir ses particularités individuelles. Vous imaginez des rapprochements immobiliers où chaque client considérerait les références de sa propre culture comme les guides de ses comportements d’achat ? Ce serait assurément la désintégration de notre modèle culturel. Notre institution n’y résisterait pas. Grâce au Ciel, ceux qui s’y sont interessés se sont heurtés au « noyau dur » qui garantit depuis des années l’unité culturelle de notre institution. Ils ont fait immédiatement l’objet d’opérations de refoulement, de dénigrement et, ça s’est vu : d’intimidations.

 

Comment faire confiance à un opérateur qui n’est pas capable d’offrir des « solutions intermédiaires » à ses clients?

 

Aujourd’hui si je commande un logement tel que je le rêve, à travers le filtre de ces trois dimensions, il n’y a qu’une toute petite probabilité que je l’obtienne et il n’y a aucune chance qu’on me propose des solutions différentes puisque sa fonction discriminante empêche toutes options qui pourraient correspondre pour moi à de "nouveaux possibles".

 

Alors, Messieurs les Agents immobiliers, ne pourrait-on pas pour une fois poser l’hypothèse qu’il existe d’autres manières d’envisager l’interaction immobilière qui contourneraient l’arbitraire de nos logiciels ? Par exemple un logiciel intelligent qui ajusterait les « attentes subjectives » en fonction des ressources concrètes disponibles sur le marché et qui viendrait ainsi augmenter les fonctionnalités de nos logiciels traditionnels d’une dimension supplémentaire capable de "prédire" à nos clients leurs meilleures chances de succès ? Un système qui unifierait dans une même réponse les éléments concrets et la manière particulière dont "vibre" notre interlocuteur ? Un outil, que l’on pourrait finir par mettre « en mains-libres » à disposition de nos visiteurs afin de leur permettre de se confronter à des solutions nouvelles et "d’attraper" des solutions jusque là non envisagées ?

 

A un moment où des politiciens incultes, des journalistes tendancieux font tout pour envoyer notre « vieille Dame » à la casse, ne pourrait –on pas contourner nos certitudes et nos évidences et créer au sein de l’action immobilière un "espace expérimental" ?

 

Vous êtes tous persuadés que ça n’est pas possible ? Vous pensez que j’ai perdu la tête ? Qu’avez-vous à perdre ?

 

 

ORAKLIO

 

 

 

 

 

 

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6 juin 2013 4 06 /06 /juin /2013 05:59

Les français adorent l’immobilier

Mais n’aiment pas les agents immobiliers.

 

Messieurs les agents immobiliers qu’avez-vous faits du temps privilégié de la rencontre ?

 

Ces dernières années, les grandes organisations immobilières se sont employées à percer

des autoroutes à travers la forêt du petit monde immobilier. Des autoroutes meurtrières.

Avec elles, fini de faire un achat à la « va-comme je te pousse », dans le sourire, la bonne

humeur et l’incompétence. Avec elles, l’immobilier se barbouille de sérieux. L’immobilier se

la joue "professionnel" et raisonnable. Quand on livre un tel combat idéologique, Monsieur,

tout devient extrêmement grave, terriblement sérieux. Il s’agit de défendre un message

sacré dont on est le dépositaire, l’élu. Impossible d’avoir encore le plus petit recul sur les

choses. Impossible de s’accorder cette petite indulgence qui fait qu’on regarde les sujets

importants sous une autre perspective, voire même qu’on s’en amuse, voire encore, dans les

cas extrêmement extrêmes, qu’on en vienne à se moquer de soi-même. Quand on livre un

combat « idéologique », on ne rit pas, Monsieur, on liquide. Les grandes ambitions ne

prospèrent que sur les autoroutes, alors tant pis pour les petites agences de quartier.

Sous le règne des grandes organisations, on généralisa des techniques « rabat-joie » où l’on

commença à se sentir médiocrement traité – que l’on fût client ou opérateur. Avant cette

époque, l’art et le charme de la rencontre immobilière consistaient à mettre toute son

expérience dans chaque rencontre, à dégager des choses imprévues, d’exciter les

intelligences et les imaginations avec du nouveau, d’user de biais inédits pour aborder et

faire découvrir des solutions nouvelles, parfois même paradoxales, favoriser des remises en

question. Avec l’informatique, tout cela disparaît automatiquement puisque, au contraire, le

propre de la découverte informatisée est de répéter toujours la même chose, d’enfoncer

inlassablement les mêmes boutons. Avec l’informatique, on a institué un modèle unique par

lequel on ne cesse de vouloir conduire le client à faire des choix « raisonnables» qui

l’ennuient, alors qu’il aimerait faire des choix qui le divertissent. Mais la profession juge

désormais immoral qu’on achète encore du plaisir.

En systématisant la rencontre immobilière informatisée on a tué l’honneur d’une fonction.

Avec elle, on a perdu la reconnaissance du talent et de la sincérité. En verrouillant les

options avec des boutons, on a instauré l’intolérance. En plaçant par-dessus tout

l’automatisation, on a perdu une certaine exigence morale. L’automatisation, c’est la

commodité, c’est la facilité. La commodité, c’est le contraire de l’exigence. La découverte

par l’informatique, c’est confortable. Il n’y a plus d’incertitude, plus de parti à prendre, plus

de peur. Il n’y a rien à comprendre. C’est un outil que l’on place entre soi et le reste du

monde au nom de cette grande imposture qu’est l’objectivité.

Pour ma part, je soutiens que tous ceux qui continuent d’emprisonner « l’aventure

humaine » dans leurs calculs à trois inconnues sont des malfaiteurs. Que tous ceux qui

contribuent à faire de notre profession cet univers laid, stupide et uniforme dans lequel

nous nous enfonçons sont à classer résolument dans la catégorie des fossoyeurs de notre

profession.

En normalisant la méthode et l’outil, on a aussi normalisé l’opérateur :

Sous prétextes de rigueur, on a tout retiré de la rencontre. Autrefois, rien n’était assez beau

pour recevoir notre client. Les vendeurs, rasés de frais, se levaient et se mettaient en frais

pour fêter sa venue. Aujourd’hui, ils affichent cet ennui distingué qu’ils prennent pour le

dernier chic et pour le comble du professionnalisme. Ce n’est pas parce qu’on a rangé nos

vieux costumes dans les placards, qu’on arbore une barbe de trois jours, un Jean’s blazer -

cravate et des chaussures à pointe - Une garde robe qui semble constituer pour nos

opérateurs la forme la plus subtile du chic et de la modernité - que l’on est plus proche de

notre interlocuteur. A trop se regarder être, on perd de vue son vis-à-vis.

Comme, de toutes les relations, dès lors que vous cessez de vous intéresser à l’autre, il cesse

réciproquement de s’intéresser à vous. Ce fût le cas de notre client.

Ainsi périrent des « amours » qui ne surent aucunement tenir compte du temps et de ses

changements.

On a perdu, ces derniers temps, quelques belles occasions de rétablir un peu les choses mais

nos leaders n’ont guère de goût pour l’anticonformisme, le risque et les idées différentes

pourtant nécessairement à la base de toutes innovations. Ils persistent dans l’autisme

malgré le formidable obstacle qui s’accumule à leur porte depuis des années.

Ce qui est à la fois drôle et pathétique dans la pratique immobilière, c’est qu’à chaque

occasion, elle croit avoir trouvé la clef qui va ouvrir le coffre aux œufs d’or. Mais à chaque

fois elle se trompe. C’est toujours une fausse clef, ou bien la clef n’ouvre pas, ou bien les

œufs sont en toc. En définitive, nos meneurs restent empêtrés dans les travestissements

d’une fausse modernité.

Le monde où se pratiquait la lénifiante maxime : « il faut bien que tout le monde vive »

n’existe plus ; il n’est plus question que de survie où chacun n’a qu’un but : flanquer l’autre

par terre pour rester seul. Les mises en causes surgissent. Mais ne craignez rien. Je ne m’y

associerai pas. Je ne toucherai pas à vos chefs-d’œuvre en périls. Je ne dessinerai pas de

moustaches à votre Joconde. Je ne m’en prendrai pas à ce qui génère chez vous cette

passion de conserver à tous prix ce qui est dépassé et de mettre sous globe vos chefs

d’œuvres anciens ?

Je veux juste vous redire que les pratiques et les outils actuels employés pour la rencontre

immobilière s’expriment uniquement en termes de contraintes et non d’aspirations. A côté

de ces contraintes, il y a des aspirations profondes et secrètes dans le cœur des gens qui

modifient le cours de leurs choix et l’on est souvent étonné que, pourtant bien partis dans

un sens, on se retrouve à l’opposé. Dans vos procédures, la personne n’a plus d’importance.

Les individus n’existent plus qu’en fonction de l’arbitrage d’un logiciel. L’informatique

procure la satisfaction naïve que la réalité de la recherche s’exprime uniquement par la

collecte de faits « nus » et qu’il n’y a rien à comprendre au-delà. On néglige le nécessaire en

le prenant pour du superflu. Les personnages de nos rencontres se meurent dans vos

logiciels en raison de saisies incertaines, bâclées, comme si on avait voulu se débarrasser

d’eux. On a de plus en plus le sentiment que n’importe qui pourrait en faire autant ; que

n’importe qui pourrait faire ce métier. En fait, tout le monde peut en faire autant. Pas la

peine d’être un « professionnel ». Ce n’est pas moi qui le prétends, c’est votre client, las de

votre folklore pseudo professionnel. C’est votre client qui vous dit vouloir sauter toutes les

étapes, tous les process que vous lui imposez et qui l’ennuient et qui aimerait, comme avant

l’ère maudite de l’informatisation, pouvoir s’étendre au contraire longuement sur ce qui

l’inspire.

Si l’on prend, une par une, toutes les personnes de vos logiciels, on s’aperçoit qu’aucune

n’est véritablement vivante. Aucune ne comporte un minimum de traits de caractère, même

pas ébauchés de quelques commentaires indécis. Rien sur son projet de vie, rien sur son

évolution, rien sur sa destinée. Rien. Aucun plaisir, aucun éclat, aucun imprévu.

Pas étonnant que nos clients aient fini par abdiquer faute de ne pouvoir vous faire changer ;

C’est d’ailleurs pourquoi le métier est devenu si ennuyeux, si décourageant pour eux comme

pour vous. En vous interdisant la découverte, vous vous interdisez le plaisir que vous y

prendriez et que vous leur feriez y prendre.

La découverte immobilière, c’est tout le contraire de ce que vous faites ordinairement. Ça

consiste à bien réécrire ensemble une histoire trop rapidement ou trop paresseusement

écrite. La découverte, c’est permettre à l’autre de se rencontrer et de s’expliquer avec lui même.

Le plus grand charme de la rencontre immobilière est de trouver des choses

imprévues, de celles qu’on appelle les « coups de cœur » ; cet espoir secret qui se dissimule

derrière chaque rencontre immobilière. Curieux quand même cette persistance à vouloir

Ignorer l’émotion et l’imaginaire pour une profession où l’on parle si souvent de « coups de

cœur ». La découverte, c’est ce moment où les personnes parlent d’elles-mêmes, de leurs

habitudes, de leur manière d’être, de leurs actions avec une surprise amusée d’observateur

objectif. La découverte c’est laisser être la demande.

On ne travaille pas assez l’imaginaire de nos opérateurs : On peut peindre un portrait sans

rien connaître de l’anatomie ; il ne s’agit que de rendre l’âme du modèle. La sensibilité de

l’artiste est plus importante que ses connaissances en anatomies. A la limite, elle doit y

suppléer. Il en va de même de la relation client.

La pensée immobilière roupille. Nos chefs sont héréditairement durs d’oreille; Une infirmité

qui les rend à la longue insupportables. Il est impossible d’être un membre opérationnel

d’une organisation et d’être à la fois un créateur. Ces deux états sont incompatibles.

N’attendons donc aucune innovation de nos dirigeants. Quant à la nécessité de formation

que l’on nous ressasse à chaque occasion, cela ressemble un peu aux prodiges qu’on réalise

aujourd’hui pour sauver une dent abimée alors qu’une fausse dent la remplacerait à bien

moins de frais mais il semble encore impossible d’envisager les choses d’une façon originale

et moins dispendieuse. Les grands sujets que l’on s’emploie à y traiter ne sont pas

nécessairement les bons sujets. Il n’est pas possible que l’opinion générale de nos dirigeants

à propos de la formation soit la bonne au regard du désaveu croissant de nos clients.

Cherchez l’erreur !

Que veux-tu mon cher Jean-Michel, c’est à ses splendides gaspillages qu’on mesure la

grandeur de notre institution. Un jour très prochain, ils paraîtront inconcevables, pour ne

pas dire sacrilèges. Ça vient.

En ces temps où les progrès de la technologie ne cessent de nous émerveiller, que la

précipitation et l’insistance à répondre à la demande vient étouffer la relation au lieu de la

servir. Que la demande de nos clients appelle un autre regard parce que la réponse de la

technique ne leur suffit plus. Que les bienfaits technologiques font oublier la part d’humain

et que la recherche de la perfection mécanisée laisse échapper la vie, il n’est pas rare que la

demande dise l’inverse de la singularité de son histoire. Ecouter une personne qui parle,

cache ou exprime un désir, éclaire quelque fois la demande d’un nouveau jour. Le

scientisme, appliqué à un être humain, n’entend rien de son histoire et de son désir. Il n’y a

que l’aventure individuelle qui soit passionnante et génératrice de progrès et d’envie. Sans

envie point d’achat.

Dans un monde qui remue sans cesse, il est d’un grand réconfort pour certains de maintenir

un système qui ne bouge pas, qui reste immuable, semblable à lui-même. La fraternité des

gens de pouvoir qui nous maintiennent dans un « patriotisme » dépassé sont convaincus

d’avance que le monde de l’immobilier en a vu d’autres et qu’il faudra autre chose que des

« réformateurs » pour le flanquer par terre. Et pourtant le visage martial de notre institution

vieillissante s’efface peu à peu derrière le sourire ironique et conquérant de l’affreux monde

moderne des clients affranchis. Leurs derniers disciples, tels les rats de l’histoire, captivés

par la mélopée hypnotique de ce joueur de flûte qui traverse la rivière, se noient tous, les

uns après les autres.

J’arrête là mon plaidoyer sachant que notre institution ne juge plus, depuis longtemps, d’un

travail sur sa valeur intrinsèque ou sur sa contribution à la progression d’une profession mais

en fonction des idées « politiques » qui le composent. On y apprécie peu les essayistes et

moins encore les polémistes. Il ne reste plus à espérer que dans le banal et le quotidien

surgisse un temps qui fera bouger la vie et nous fera renouer avec ce temps privilégié de la

rencontre. Ce temps où l’on aimait l’immobilier et les agents immobiliers.

 

ORAKLIO.

 

 

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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 13:36

IL TE SERA FAIT SELON CE QUE TU CROIS DE TOI ET DU MONDE 

 

Malgré tous ses efforts à maintenir un enthousiasme motivant, l’avenir de la profession d’agent immobilier s’annonce "délicat".

Cela vaut-il encore la peine de garder inutilement les apparences ?

Cela vaut-il encore la peine de se ruiner en savantes publications destinées à apprendre à nos clients ce que nous ne savons pas nous-mêmes ?

 

Que les raisons en soient économiques ou culturelles, nos clients ont décidé de s’occuper eux-mêmes de sortir de leur sort de clients captifs dans lequel nous les tenons depuis des années. Ils en ont désormais les moyens et cela ne va pas s'arrêter. Comme il en est de tous les pouvoirs, l’accès au logement est un pouvoir qui se donne ou qui se prend ; Ils ont décidé de le prendre. Pourquoi attendre des autres ce que l’on peut désormais prendre tout seul à moindres frais ?

 

Aujourd’hui la survivance de l’agent immobilier dépend de sa capacité à savoir reconnaître la distance entre ce qu’il propose et des individus en constantes et rapides évolutions. Toute son originalité consiste à "dégager" pour ses clients des éléments simples de connaissance et d’en faire coïncider la simplicité avec leur expérience personnelle et leur compréhension du quotidien. Dans une société, où chacun se veut unique et où le mécanisme d'autopromotion est de plus en plus prisé, c’est une grave erreur de psychologie que de persister à vouloir soumettre notre public au « savoir supérieur » d’une profession. Vouloir lui démontrer qu’il ne peut pas comprendre par lui-même, vouloir le faire "plier devant nos esprits savants" ne fait que creuser le fossé entre lui et nous. Il n’y aura aucun progrès pour notre profession tant que nous exigerons obéissance, que nous imposerons nos règles, que nous tenterons de verrouiller sa liberté d’agir, tant que nous décréterons que notre client est incapable d’apprendre seul ce que ,nous-mêmes, nous avons appris, compris ou fait. C’est un préalable sans lequel nous ne pourrons pas rétablir le lien minimal de confiance avec notre public.

« Qui veut interpeller l’homme doit le faire à la manière des hommes et non celle des savants ».

Soyons humbles! Ce n’est pas cet "incapable" qui a besoin de l’agent immobilier ; c’est tout le contraire. Ce qui compte, c’est le client - Depuis la nuit des temps, le commerce suit les évolutions bonnes ou mauvaises de la société et jamais l’inverse.

Ce n’est donc pas en approfondissant sans cesse, dans notre coin, nos expertises que nous allons améliorer nos relations commerciales ; c’est en restant concentrés sur ce qui vient de la rue.

Ce n’est pas non plus en constatant les difficultés de nos confrères (et en nous en réjouissant parfois) ou en nous inquiétant des méfaits commis par ceux d’entre nous qui s’émancipent "imprudemment" des vieilles hiérarchies et de leur attachement à une supériorité convenue et à des conventions obsolètes que nous nous adapterons à ce nouveau monde. Laissons-les à la douce conscience de leur génie. Ils ne bougeront pas. Ils ne vérifieront pas la contemporanéité de leurs connaissances et de leurs pratiques. Ils se croient en progrès mais ils sont devenus prisonniers des superstitions qu’ils ont eux-mêmes répandues.

 

La situation d’extrême urgence commande un « état d’exception » qui exige de brûler les étapes de l’apprentissage traditionnel. Pour y parvenir, la voie rapide est celle d’une autre pédagogie qui suppose de bousculer nos certitudes et d’abandonner nos logiques défensives, cyniques et autoritaires, fondées sur la suspicion pour tout ce qui est différent.

Ces apprentissages existent mais leur accès est encore contrarié ou ralenti par les « routiniers » ou ridiculisés par les « violents ». Une chose est sûre : aucune évolution de fond ne se fait jamais sans passer par de nouveaux apprentissages, qu’ils soient cognitifs ou comportementaux. S’en dispenser, c’est renoncer à évoluer.

 

La façon dont chacun "voit les choses" détermine ses choix et structure ses actions. Votre avenir est donc tout entier dans l’un de ces choix et les actions qui en suivront impacteront directement vos résultats.

 

1. « C’était mieux avant »

2. « Le bonheur est pour demain »

3. Sans opinion

 

ORAKLIO

 

 

 

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 20:54

 

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L’INNOVATION NE VA PAS DE SOI.

 

Il est grand temps pour notre profession de cesser de donner en spectacle son embarras et sa morosité – Un spectacle peu édifiant qui n’encourage guère nos clients à s’inscrire dans de nouvelles perspectives immobilières.

S’il est indiscutable qu’une situation économique dégradée, que le retrait soudain des achats spéculatifs, qu’un investissement locatif moins rentable, que des crédits plus responsables ou qu’une fiscalité plus élevée sont de très mauvais coups portés à notre profession ; nous aurions cependant tort de voir là la seule cause de nos difficultés.

La situation économique n’est qu’une partie de notre problème. Notre véritable problème est que nos clients, (ces ingrats), se plaisent à penser qu’ils peuvent désormais se débrouiller sans nous. A la fidélité, ils préfèrent la maraude. A l’information et aux publications de nos prophètes financiers, ils préfèrent suivre leurs inspirations. Nous avons fabriqué des clients qui nous échappent chaque jour un peu plus. Là, est notre vrai problème. Là, est notre responsabilité.

 

Si le logement demeure une réalité commune, chacun doit pouvoir y reconnaître sa différence individuelle et culturelle. L’intérêt que nous avons pour un achat vient avant tout de l’idée que l’on se fait de soi-même ; voilà une distinction qui, bien que fondamentale, échappe trop fréquemment à notre volonté d’appliquer indifféremment des solutions en négligeant nos diversités. Il serait profitable que le professionnel « pense client » en liaison avec la multiplicité des solutions.

 

Les outils de reconquête du marché immobilier existent - Des outils « intelligents » qui permettent de donner une plus grande visibilité à votre offre immobilière. Des « Systèmes intelligents » qui précisent immédiatement les interdépendances entre l’individu et la solution – Des systèmes où votre client est assuré d’avoir la meilleure visibilité sur le « potentiel » de l’offre qui lui est destinée et sur le « projet de vie » qui lui est associé ; des outils simples qui lui permettent d’évaluer rapidement ses chances de succès ou, à défaut, qui lui permettent d’affiner ses besoins ou de se laisser tenter par l’exploration de solutions qui pourraient être complémentaires.

 

La recherche d’immobilier, c’est quoi ?

C’est une interrogation qui attend une solution technique qui réduise l’écart entre des solutions matérielles et financières concrètes et des attentes culturelles, idéologiques et sociales. Un exercice compliqué quand le fossé entre les prix du marché et les attentes se creuse et rend inévitable  l’exploration de solutions complémentaires.

Un achat qui lui rende la vie plus belle, plus intéressante et finalement plus supportable. Voilà ce que nous réclame notre client. Voilà la réalité de notre métier. Voilà le sens même de notre utilité. Voilà notre niveau d’excellence.

 

La recherche d’un bien sur internet fonctionne sur une « logique d’intérêts particuliers » que l’impatience et la volatilité de nos clients nécessite de rendre immédiatement visible. C’est l’assurance que cet « enjeu » sera bien pris en compte et respecté par le professionnel qui va conditionner toute la démarche de notre client et son intérêt à nous suivre.

 

Compte tenu de la surabondance de l’offre internet, la recherche d’un logement sur le net, sans interprète ou sans « guide d’utilisateur », ne sera bientôt plus jouable. Il est devenu aujourd’hui indispensable de créer une médiation rapide, pertinente, facile et ludique entre le visiteur et les solutions les plus adéquates. Il est indispensable de créer le « bouton » supplémentaire qui vient orienter l’acheteur en quête de sens et qui va l’orienter vers des choix qui auront « les couleurs de sa vie ».

Il est de ce fait nécessaire que chaque professionnel s’engage plus complètement dans un « affichage intelligent » de son offre afin de la signaler plus facilement et plus rapidement à ses visiteurs.

 

Les outils de notre reconquête existent bel et bien, pourtant tant que la plupart de nos agences ne subissent pas de contraintes importantes concernant leur sécurité et en l’absence d’enjeux majeurs, toute évolution de fond de notre profession reste soumise à l’affirmation de politiques managériales volontaires. Ce ne sont pas les outils qui manquent mais la volonté de les faire appliquer.

On nous parle de l’urgence d’appliquer de nouveaux modèles mais soyons réalistes. Malgré l’impulsion de nos leaders à inventer de nouveaux modèles de commercialisation de l’immobilier, les pressions et les impératifs économiques du moment tendent davantage à maintenir les modèles en place plutôt qu’à favoriser l’introduction de nouveaux outils. Dans les périodes difficiles, on se rallie instinctivement aux habitudes collectives de la profession quand bien même elles ont démontré leurs insuffisances. En périodes délicates, ce n’est pas non plus le moment de demander à ses troupes d’intégrer de nouvelles logiques qu’elles vont immédiatement supposer complexes et contraignantes, donc inutiles. D’autre part, on sait combien tous modèles susceptibles de faire perdre notre supposé « crédit de sérieux », véhiculé par nos modèles traditionnels, pourraient faire de nous la risée de nos concurrents.

On voit là que de nombreux facteurs jouent en faveur du maintien du modèle en place. Il semble donc que les agences ne se soumettront à de nouveau modèles que lorsqu’elles devront faire face à des problèmes de sécurité économiques graves. Pour toutes ces raisons, l’évolution des modèles ordinaires vers un modèle ergonomique plus pertinent ne pourra provenir que des facteurs économiques aggravants ou bien passer  par une politique managériale volontaire. 

 

Les outils de notre reconquête existent bel et bien mais l’innovation ne va pas de soi ; Il faut une volonté managériale pour appliquer des modèles de commercialisation de l’immobilier qui ne soient pas seulement de « pure forme » et qui ne se limitent pas à proposer de faire toujours plus de la même chose avec moins.

 

Cette volonté politique. Qui l’aura ?

 

ORAKLIO.

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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 23:26

 

On m’a fait récemment le reproche d’avoir insuffisamment porté attention à la proposition de travail, faite par le Patron du réseau ORPI, Bernard CADEAU, qui affirmait sa volonté de reprendre en mains les prix de ventes.

Je reconnais, dans ma hâte à vouloir faire bouger les choses, m’être montré stupidement hermétique à un propos courageux –  Mon Cher Bernard CADEAU, veuillez donc accepter ce petit correctif en gage de mes regrets. Et soyez remercié de m’avoir rappelé à plus d’humilité, de discernement et de patience. On ne motive pas un décisionnaire en le faisant immédiatement sauter d’un pont au bout d’un élastique. J’ai voulu aller trop vite !

Vous avez raison, il est tout à fait juste et nécessaire de rappeler à chacun sa responsabilité dans nos déconvenues immobilières et il est tout à fait injuste et inapproprié d’en accabler le seul professionnel - souvent obligé de se plier aux pressions de clients, sourds à sa fonction régulatrice.

 

Ces dix dernières années, nous avons accepté de payer un prix exagéré pour les acquisitions immobilières que nous avons faites ; Le fonctionnement forcené de la planche à billet nous a permis de donner libre cours à notre folie des grandeurs. Nous savions tous que quelque chose sonnait faux.

Aujourd’hui, nous "découvrons" que nous avons payé nos maisons beaucoup plus cher qu’elles ne le valaient en réalité et nous découvrons qu’elles nous "coûtent" désormais plus de préoccupations, de craintes et de regrets qu’elles ne nous enrichissent en joies, en sécurité et en satisfactions.

N’en va-t-il pas souvent ainsi de tous les caprices ? Et Dieu sait combien cette époque fût capricieuse !  

Messieurs et Mesdames les vendeurs, vous qui apostrophez notre profession, ne faisiez-vous pas partie, à cette même époque, de ces acheteurs qui ont accepté de surpayer leur achat, faisant ainsi grimper la valeur artificielle du marché ; ceux-là mêmes qui nous reprochent aujourd’hui notre incompétence à vous présenter des acheteurs motivés ?

 

Une grande partie de toutes les difficultés que nous connaissons actuellement provient d’une estimation complaisante de la valeur réelle des choses. Nous avons acheté nos voitures, nos équipements d’intérieur, notre électroménager trop cher avec de l’argent que nous n’avions pas. C’est en réalité cette erreur commune qui génère aujourd’hui, tout à fait injustement, tous les reproches, les ressentiments, et les récriminations faites à l’encontre de la profession immobilière..

 

L’Enfer, à qui la faute ?

Si ces dix années d’une collaboration inconséquente entre agents immobiliers, acheteurs, et vendeurs nous mène aujourd’hui à l’enfer, c’est uniquement parce que, les uns comme les autres, n’avions pas assez de bon sens pour crier « Stop » ; parce que, ni les uns ni les autres, n’avions suffisamment le sens des valeurs pour dire : « Cette escalade devient grotesque. Cette histoire prend des proportions dangereuses. Limitons-les. Cessons ce jeu Perdant- perdant».

 

Je suis persuadé, en accord avec vous  Mon Cher Bernard, qu’apprécier l’immobilier à sa juste valeur, est l’un des secrets essentiels du retour à une véritable tranquillité d’esprit, à une sérénité. Je crois que nous pourrions éliminer, sur le champ, 50% de nos problèmes si nous établissions une sorte de barème, un étalon-or, une grille limitative des prix afin de mesurer la valeur intrinsèque d’un bien ;  mais plus encore, je crois que nous mettrions vraiment définitivement fin à nos dérives consuméristes si nous devenions tous capables de mesurer la valeur que tel bien présente fondamentalement pour nous et non pour épater le voisin.

 

Pardonnez-moi de n’avoir pas noté suffisamment combien votre démarche marquait un renouveau dans notre panorama  immobilier. Admettre qu’on s’est fourvoyé est un pas décisif.

Cela prend un peu de temps pour comprendre qu’on s’est bel et bien perdu. On peut se convaincre qu’on s’est simplement écarté de quelques pas du chemin initial et qu’on va le retrouver d’un instant à l’autre. Et puis les signes se succèdent, on ne sait toujours pas où l’on est, et là, il est temps d’admettre qu’on s’est perdu. Merci d’être avec Jean –François BUET, Président de la FNAIM, le premier leader à le reconnaître.

 

Et maintenant, si l’on repartait à zéro ?

 

ORAKLIO.

 

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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 08:51

 

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ET SI NOUS REPRENIONS UN PEU NOTRE SANG-FROID ?

 

Un des traits les plus tragiques de la nature humaine est notre tendance à repousser la réalité. Nous rêvons toujours de quelque intervention inespérée située au-delà de l’horizon qui viendrait nous délivrer miraculeusement de notre situation.

Pour certains confrères, cet espoir de délivrance s’est transformé en une traque « forcenée » sur le web. Il suffit de noter les horaires extraordinairement tardifs ou matinaux de leurs échanges sur internet pour vérifier cette nouvelle addiction.

La peur de manquer « l’info qui compte » -celle qui pourrait tout changer- pourrait bien les mener tout droit au surmenage, aux ulcères, aux migraines, aux insomnies et aux troubles cardiaques.

 

Débusquer avant les autres la « toute-dernière info » est devenu l’objet de toutes les tensions. « Faire le buzz » ! Çà, c’est la consécration, mon gars! La reconnaissance à vie de ta réputation professionnelle! A défaut de «faire le buzz », il faut être vu, montrer qu’on y était, qu’on était là quand ça s’est produit. Et le prouver à l’instant T, par un « smile » ou par un commentaire, même inutile, même indigent, même sans prendre le temps d’en vérifier l’orthographe, mais prouver immédiatement qu’on était là, vigilant, engagé.  Il semblerait que dans nos nouvelles organisations "tribales", marquer son affiliation au groupe soit devenu plus important que l’information elle-même. Nous devenons peu à peu les marionnettes de cette actualité que nous pourchassons. Nous sommes, tels des paparazzis pour qui le « buzz » fait office d’information et qui nous fait croire que nous "pensons".

 

Sauter chaque jour d’élucubrations en élucubrations. Passer d’une considération à une autre sans prendre le temps de distinguer tous les aspects du sujet, rentrer dans cet emballement, nous rend incapables de prendre des décisions. Comment pourrions-nous décider de notre avenir sans avoir pris le temps de rassembler suffisamment d’éléments pour nous constituer une base de réflexion. Nos cerveaux affolés par l’urgence de l’actualité ne nous laissent plus accéder à ce détachement pourtant si nécessaire à la réflexion et à la prise de décision. A peine surgie, chacune de nos réflexions se dérobe, aspirée par une nouvelle actualité plus brillante. Le temps de quelques tâtonnements hésitants, et nous voici à nouveau aveuglés par un nouveau sujet « flash ».

 

Cette nouvelle fuite en avant, n’est-ce pas là le nouveau moyen de refuser de prendre la vie comme elle se présente à nous et de s’adapter à la dure réalité du moment ? N’est-ce pas une façon déguisée et faussement estimable de refuser finalement tout contact avec la réalité et de se retirer dans un monde né de son imagination pour échapper à ses appréhensions et à son sentiment d’être irrémédiablement vaincu ?

 

Et si on reprenait un peu notre sang-froid ?

Nous sommes là à regarder couler notre barque sans essayer de sauver au moins ce que la mer n’a pas encore englouti. Et si on s’attaquait vraiment à la recherche de moyens susceptibles d’adoucir les conséquences  (ils existent)  plutôt que nous réparer à une mort lente?

La première étape pour surmonter les conséquences de notre nouvel environnement professionnel consiste à accepter la situation telle qu’elle est, d’envisager le pire et de nous fixer une ligne de conduite. Seule, cette reconnaissance réaliste peut nous libérer. Seule notre capacité à accepter et à nous adapter au monde réel nous fera avancer. Les récriminations contre untel ou untel ne produisent rien. Les heures passées à guetter l’improbable ne nous sauveront pas.

 

La grande erreur de notre profession, c’est de vouloir guérir le marché sans essayer de guérir l’institution. L’activité immobilière et le corps de notre profession ne peuvent se traiter séparément. La crise de notre profession est tout autant une maladie économique qu’émotionnelle. Alors, si l’on ne peut rien pour l’économique, faisons en sorte de nous attaquer à l’émotionnel.

 

Dès lors que nous n’avons plus rien à perdre, nous avons tout à gagner.

 

ORAKLIO. mechery.hedy@dartybox.com

 

 

 

 

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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 15:28

Bernard CADEAU, Patron du Réseau ORPI, semble penser qu’il existe un « équilibre naturel » entre l’offre et la demande et, qu’en agissant sur l’offre, nous retrouverons mécaniquement un ajustement naturel qui nous ramènera à l’équilibre. Pourquoi pas ? Mais ça peut prendre du temps et nous serons probablement « morts » - professionnellement j’entends, avant que ce retournement idyllique ne s’opère.

 

Et si, Monsieur CADEAU, ce n’était pas « l’offre » qui gouvernait notre marché, mais plutôt la demande ?

 

Que se passe-t-il aujourd’hui ?  Chacun reconnaît que les prix n’expriment pas correctement la vraie valeur des biens. Ce qui semble indiquer, qu’avant que ce ne soient les prix, ce sont les anticipations, les croyances, l’opinion des acheteurs qui ont produit le retournement du marché. Ce sont les rapports affectifs, la somme des investissements collectifs, les attentes et les représentations imaginaires, les désirs et les projections qui constituent la valeur et la légitimité d’une solution immobilière qui, faute de trouver dans l’offre un support mobilisateur, ont freiné l’investissement.

C’est l’effondrement de ces « croyances virtuelles » auxquelles nous adhérons et qui structurent fondamentalement notre vie et notre imaginaire qui bloque aujourd’hui le marché.

On peut continuer d’espérer que l’équilibre entre l’offre et la demande peut être maintenu sous respiration artificielle encore quelques temps. Pas impossible ! L’aliénation par le désir marchand n’est pas prête de changer. Mais on peut, en revanche, choisir de travailler à construire dès maintenant un nouveau rapport au logement – modifier les liens entre l’objet et l’image de soi. On voit là combien il va s’avérer indispensable pour le professionnel de s’attacher à modifier les liens entre l’objet et l’image s’il veut continuer à afficher des offres immobilières atteignables et « acceptables ». Il va devoir aider son client à dépasser cette étape qu’il juge honteuse et l’aider à « se réinvestir » dans de nouveaux projets déculpabilisant et qui rompent le conflit entre sa nouvelle condition sociale et celle qu’il a reçu en héritage et ses complexes culturels ou identitaires. Il n’existe pas une seule façon d’appréhender le changement et de se projeter dans une vie plus épanouissante ; il convient donc désormais d’être plus inventif dans la formulation de nos propositions.

 

Répondre à cette crise de l’immobilier, c’est répondre à cette question de fond que se pose, sous une forme ou une autre, tout consommateur d’immobilier : « Que faut-il penser désormais de notre situation matérielle et des nouvelles justifications que nous devons lui donner » ?

Une réponse urgente que nous devons apporter avant que ne s’installe un état général de « sidération » occasionnant une paralysie temporaire de l’activité immobilière et l’anéantissement de toutes nos perspectives de croissance.

 

Mon Cher Bernard. N’attendez pas trop de vos clients.

Aujourd’hui qui entre en rébellion ? Qui descend dans la rue ?

Je ne vois, pour ma part, qu’un agent immobilier très isolé de sa base.

 

ORAKLIO.

 

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 08:42

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Cherche-toi une autre profession rémunératrice, car celle que tu exerces  vient de t’être retirée.

 

Contrairement à ce que tu t’acharnes encore à croire dans tes rêves d’enfant gâté, ta profession a disparu du monde depuis longtemps déjà. Ce que tu en aperçois n’est que le dernier rougeoiement d’une étoile morte. Pareillement à la lumière des étoiles qui nous parvient encore alors qu’elles sont déjà éteintes depuis des années-lumière, ce que tu vois, ce que tu interprètes, n’est plus du tout ce qui se trouve devant toi. C’est ce que tu crois voir. C’est ce que tu veux voir.

 

 La « crise » n’est pas la cause de tes malheurs, elle n’en est que le symptôme. Elle ne fait que te surprendre en flagrant délit d’automatismes inadaptés. En révélant qu’on ne peut pas sans fin continuer de prendre à nos congénères l’argent qu’ils ne possèdent plus en réalité depuis longtemps, elle te rappelle à toutes les "ardoises" que nous avons collectivement laissées derrière nous durant ces années et qui bloquent désormais définitivement tous les crédits à venir.

 

Çà a l’air dur comme çà ! Mais soyons positifs. Peut-être pourrions-nous voir derrière cette crise un désir inconscient de changement ? Peut-être pourrions-nous y voir une réaction de défense collective devant une menace autrement plus grande. Peut-être que la  crise ne s’est-elle déclenchée que parce que notre sécurité en dépendait ? Peut-être est-elle une recherche inconsciente de sécurité. Au même titre que la maladie est la réaction d’un organisme qui se défend, la crise, ne pourrait-elle pas être la réaction d’une société qui se défend d’un danger autrement plus grand ?

 

Pour reprendre un formule de Sartre : « Ce qui est important n’est pas tant ce que l’on nous a fait, mais ce que nous faisons de ce que l’on nous a fait ».

 

Or, camarade, la seule façon d’agir est d’accepter que tes attentes soient compatibles avec le niveau de solvabilité de tes clients durant la totalité des années qui viennent. Si « Ça sonne faux » entre tes clients et toi c’est parce que ta "note" et celle de ton client ne s’accordent plus. Tu n’es plus en rythme.

Le seul moyen de reconquérir ton public consiste à lui transmettre des vérités et non plus des illusions sous forme d’évaluations provisoires. Il est urgent et salutaire que notre profession accepte de participer enfin aux « nouvelles règles du jeu » et qu’elle fonde son futur sur une vision réaliste du présent.

 

Si, grandir est une question de temps, c’est parfois aussi une question d’occasion. 

  

ORAKLIO.

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