L’AMEPI :
Une formation qui doit s’exprimer.
Un outil qui véhicule, à travers des formations, sa propre conception de l’action immobilière en inculquant des règles, des normes, des valeurs et de conduites tenir à des agents immobiliers progressivement modelés par ses schémas de pensée et d’action.
Est-ce encore un outil ?
Un outil qui légitime sa politique par l’impérieuse nécessité de mécaniser des pratiques individuelles sous peine de bientôt devoir renoncer à ses prérogatives professionnelles
Est-ce encore un outil ?
N’est-ce pas plutôt une organisation qui ne dit pas son nom ?
Cette tentative de réagencer la profession autour de notre mandat fétiche s’affiche de façon bancale ; personne ne se risquant à discuter la légitimité de ce modèle - Ce qui constituerait pourtant le meilleur moyen de le faire évoluer.
La justification morale implicite à la défense des "Grandes causes" ferme à tous débats qui pourraient être engagés de manière évolutive autour de nouvelles formes de transactions avec nos partenaires les plus influents.
L’affiliation à l’AMEPI ne peut durablement demeurer "génétique». Les liens noués entre l’AMEPI et ses membres ne peuvent se réduire durablement à des relations "socio-affectives" maintenues à coups de compromis et de « pas vu, pas pris ».
Les conditions d’affiliation, sans cadre plus prospectif, risquent très vite de ne plus cadrer fonctionnellement avec les pratiques individuelles et générer des problèmes insolubles qui « torpilleront » notre meilleure chance de reconquérir des prérogatives professionnelles déjà si fortement mises à mal.
Notre manque de courage invalide nos chances.
Si, comme tente de le faire l’AMEPI, il est plutôt salutaire que notre profession se mette à la recherche des expressions nouvelles de ses prochaines structures. Attention cependant à ce que nos actions ne soient pas que de simples tentatives uniquement destinées à réduire la tension de ces derniers temps entre notre institution et son environnement. Attention à ce que nos conduites ne soient pas de simples réactions aux stimulations extérieures mais des réponses profondément réfléchies, nées de l’interaction entre notre institution et son environnement et qu’elles s’organisent comme étant la finalisation d’un but à atteindre, défini, par un cadre juridique, politique, pratique et éthique ainsi que par des « outils » mis en œuvre pour le réaliser (et non le contraire, dans le cas semble-t-il de la démarche entreprise par l’AMEPI).
A chaque époque, chaque institution doit se « sociétaliser » et c’est le devoir des agents immobiliers de participer activement et interactivement aux « nouvelles règles du jeu ».
Aujourd’hui notre "ajustement" à notre nouvel environnement est ralenti par deux choses :
La première tient au souci qu'ont nos chefs de se contrôler mutuellement. Les seules manifestations "progressistes" observables, en réponse à ce coup de semonce délivré à l’attention de notre grande maison, se limitent aujourd’hui à des tentatives informelles d’unification, négociées au "coup par coup", et qui peuvent toujours dégénérer, faute d’avoir instauré une manière participative, coopérative, dynamique et formalisée d’envisager une logique, les règles d’une négociation réciproque et d’accords mutuels répondant à la nécessité de l’adaptation collective de la corporation à la nouvelle situation.
En revanche, l’évolution intellectuelle et culturelle et le développement moral des hommes de terrain (Directeurs d’agence, managers, négociateurs), non seulement rend possible la construction volontaire de nouveaux rapports mais, plus encore, est espérée et attendue par ces mêmes professionnels.
Notre métier doit être vécu comme un processus actif d’adaptation à des évolutions des mentalités toujours plus rapides et plus complexes. Cette adaptation réclame l’articulation de deux mouvements complémentaires :
Le premier consiste à « réajuster » nos structures en fonction des transformations extérieures, ainsi nos changements dans l’environnement doivent-ils être sources de perpétuels ajustements.
Le deuxième : L’ajustement de notre profession doit passer par « la coopération » .
Toute approche directive est vouée à l’échec, car il n’y a pas « d’identification unique » des comportements ; d’abord à cause de la multiplicité des groupes d’appartenance ou de référence mais aussi à cause de l’ambivalence des identifications assujetties parfois à plusieurs groupes.
L’AMEPI ne peut pas être un système de référence mais le produit constamment restructuré des influences présentes ou passées des multiples agents qui y participent, de leur système d’évaluation et de référence, des circonstances permettant de se comporter de telle façon plutôt que de telle autre dans telle ou telle situation. Toute analyse ne peut prendre sa signification que par sa mise en relation avec d’autres notions et après une série de médiations et de transformations. Il n’y a pas de lois ou d’organisations tenables en dehors de celles issues de l’ensemble des attitudes qui s’organisent dans le réel et sur le terrain.
Ce passage de la contrainte à la coopération, c'est-à-dire de la soumission corporative à l’autonomie personnelle et à la coopération volontaire constitue un point essentiel de notre retour à la contemporanéité avec notre environnement.
Bien qu’il existe des systèmes de représentations permettant des réponses stéréotypées, il faut compter que l’agent les réaménagera continuellement selon ses aspirations et ses expériences.
Dans l’immédiat, un rééquilibrage « souple » semble être le plus favorable au processus de reconstruction de nouvelles structures.
La vision la plus féconde serait de conserver le « noyau dur » de l’AMEPI, c'est-à-dire : sa conception de la forme générale et des mécanismes de base du processus liant les structures logiques et les opérations concrètes et les formes particulières afin d’atteindre "une première période de stabilité relative" pour ensuite y identifier les prises de conscience et les situations vécues , les interpréter, en débattre avec les représentants élus et coder les situations afin d’en faire la clé de voûte du fonctionnement de l’AMEPI.
Dans cette analyse, il me semble pertinent et profitable d’incorporer des personnes externes à nos structures déjà construites afin de profiter de regards transversaux (sujet à venir)
La vocation de l’AMEPI, c’est de « mettre en commun » - Commun, l’essence-même du mot « communiquer » ! Alors comment l'AMEPI pourrait-elle continuer de se passer de communiquer, tant avec ses membres-adhérents et leurs équipes commerciales qu’avec son public, sans être en contradiction avec sa philosophie et manquer au nécessaire besoin de soutien attendu par ses membres sans prendre le risque de laisser se développer en son seing discordes et désenchantements ? Sans laisser s’étioler, puis se dégrader, les enthousiasmes nés d’une idée de départ pourtant si prometteuse d’un professionnalisme abouti?
Choisir l’AMEPI, c’est entrer un processus « visible » d’identification et de construction d’identité, c'est-à-dire d’appartenance et de relation qui passera par une construction lente et graduelle.
L’identification, l’intégration et la participation à L’AMEPI des multiples individus qui souhaitent la rejoindre et y tenir un rôle ne pourra se manifester qu’à travers la cohérence d’un langage, des signes et des symboles qui la constituent.
L’AMEPI :
Une construction qui doit s’exprimer :
En valeurs traduisant l’énergétique du mouvement – sa politique et ses lignes de force – l’interdépendance du groupe – Son action dans la continuité.
En signes, par une transposition de l’action en codes symboliques traduisant l’aspect expressif de l’action, par des slogans, des images traduisant les formes identitaires et communautaires de l’action.
L’identification, l’intégration et la participation à L’AMEPI des multiples individus qui souhaitent la rejoindre et y tenir un rôle ne pourront se manifester qu’à travers la cohérence d’un langage commun, des signes et des symboles qui la constituent.
En règles dans sa traduction méthodologique et dans la structure des coopérations.
Loin d’être acquises, une fois pour toutes, elles impliqueront des renégociations permanentes et des compromis entre les valeurs ou les besoins de l’opérateur et les valeurs des différents groupes avec lesquels il est en relation.
Quel sera le choix stratégique de l’AMEPI ?
Sera-ce celui, du "politiquement neutre", cédant la place à une "cohabitation barbelée" entre clans, à une stratégie de freinage obéissant à une volonté molle d’universalisation.
Ou sera-ce celui de se reconnaître être bien d’avantage qu’une simple « Opération de Vide-grenier » et se reconnaître être pleinement une stratégie gagnante et un réel accélérateur d’opportunités commerciales ?
Tout progrès réel se heurte au frein des idées dominantes. Les résistances au progrès sont inévitables.
Si les volontés conservatrices et les stratégies de freinage sont évidentes et parfois nécessaires, elles ne pourront pas cette fois survivre aux correctifs réellement très sérieux que nous infligent les nouvelles logiques marchandes et les technologies qui les propulsent.
« Humilité, doute et remise en question » pourrait bien être le nouveau slogan porteur des valeurs de l’immobilier 2012 ?
Articles déjà parus concernant l’AMEPI :
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