LE « LOW COST » immobilier ou
L’HOLOCAUSTE d’une profession
Mon pauv’ Monsieur, la loyauté à disparu.
En quelques semaines, c’est devenu, du "chacun pour
soi".
Alors, c’est vrai ? L’immobilier de Papa c’est fini ?
On dit que, parmi les plus fidèles entre les fidèles, certains cherchent déjà à s'affranchir des codes existants et s‘apprêtent à quitter le navire amiral par chaloupes entières ?
Réel souci de rentabilité ou crainte de l’avenir ? Exigences
incomprises, extrémismes visionnaires?
En tous cas : rencontre avec un phénomène nouveau qui devrait pousser très prochainement la FNAIM, sans se
renier, à prendre de l'altitude pour entrer plus forte dans le monde de l'après.
Parce qu’enfin !!
Quand un agent immobilier décide que désormais ses nouveaux clients, objets de toutes ses attentions, ne seront plus
l’acheteur et le vendeur mais le cheptel de mandataires qu’il se propose de recruter, il me semble qu’on n’est plus tout à fait dans le même métier ? On n’est plus tout à fait dans le cadre
déontologique initial ?
Bon, peut-être que je me trompe et que je n’ai encore rien compris, comme un certain "Ponte de l’immobilier", à la
veine haineuse, au verbe acerbe et à l’invective ombrageuse, s’est chargé de me le faire savoir tout récemment ?
Possible que je n’ai rien compris, je ne demande qu’à comprendre. Baissez les armes. Rappelez vos portes-flingues et
épargnez-moi la Marseillaise. « Bigeard, Bigeard, vous avez dit Bigeard » ? Pourquoi tant de haine ?
Avant que la FNAIM ne change de modèle économique ou ne devienne définitivement « une niche »
hautement spécialisée dans l’univers de l’immobilier et, puisque la « posture », à défaut de « l’attitude » de certains m’oblige à une réponse qui pourrait peut être expliquer
pour une part psychologique et sociologique cette hémorragie annoncée, j’aimerais redire que S’IMPLIQUER - PARTICIPER :
C’est aussi refuser d’applaudir quand tout le monde le fait et qu’on n’a pas aimé. C’est
parfois être en mesure de juger le « spectacle » complaisant et de le rejeter. C’est se lever avant la fin du « show », quand la représentation a fini d’épuiser notre
patience, et s’en aller sans penser avoir à craindre le reniement, le bannissement ou au mieux, les représailles. Derrière toute punition il y a
toujours un peu de méchanceté. Avouez !
S’impliquer, c’est savoir dire « j’aime » ou « je n’aime pas ». C’est,
par ses réactions, faire changer le sens de la « représentation » jouée devant vous.
L’institution immobilière n’est pas une église sertie dans l’immuable, ni un sanctuaire
impénétrable, ni un cadre définitivement institué, aux mains d’intouchables qui saturent l’information derrière un jargon dirigiste et la falsifient sans scrupules.
Ce n’est pas un sanctuaire où toute parole prononcée relèverait de la "révélation", où toute
pensée divergente serait immanquablement blasphématoire ou « populiste » comme l’ont déjà avancé certains.
Accepter que tout le monde puisse porter ouvertement un regard critique sur les grands «
Shows » risquerait probablement de désacraliser une institution où l’opérateur de terrain n’est jamais sollicité que comme être
« passif », à la légitimité précaire et assujettie à l’acceptation sans conditions d’une culture « labellisée », verticale, pyramidale et univoque.
Participer, c’est faire cesser « l’entre-soi » qui empêche l’émancipation des idées
neuves et des expériences partagées – Participer, c’est faire, que lorsque des « visiteurs » parviennent, comme moi, à franchir le seuil de
"l’Institution", il n’aient pas immédiatement l’impression d’y être entrés par imposture ou par effraction et de se sentir immédiatement stigmatisés comme « visiteur dévalorisé, juste toléré
et sous contrôle rapproché».
Participer, c’est être, tour à tour impliqué ou moins impliqué, c’est se sentir concerné sans
pour autant toujours prendre parti. S’impliquer, c’est vouloir mettre du sens dans ce qui est proposé.
Les acteurs immobiliers sont souvent dénués de parole, sont empêchés de dire et très vite
renvoyés à leur statut. Leurs recrutements, leur animation les pressentent et les entraînent comme des « acteurs potentiels » d’un succès, mais font l’impasse sur l’idée qu’il puisse y
avoir derrière chacun d’eux, un « potentiel de l’acteur », une pensée libérée, créative et participative. Il y a pourtant plein de choses à envisager entre l’élite et nos masses laborieuses.
Si aujourd’hui, certains « fidèles » parmi les plus fidèles cherchent à
s’affranchir des codes existants, cela tient peut-être aux effets d’un dirigisme pressant, maniant tour à tour l’euphorie et l’art de la catastrophe
qui pousse à agir sans se poser de question, qui dissuade de tout comportement réellement innovant, qui vous déconseille de chercher à vous enrichir d’une parole différente et de partager un
terrain collectif où chacun pourrait se rendre compte que sa problématique personnelle résonne aussi chez les autres. Un terrain collectif qui offrirait la possibilité de vivre et de partager des
expériences inscrites dans chaque parcours et qui ouvriraient aux opérateurs immobiliers un autre regard sur leurs problématiques de vie au quotidien. Tout au contraire, le cadre offert vous
presse par un rythme qui laisse peu de place à la réflexion et à l’anticipation, qui - en vous isolant - loin de vous offrir les moyens de votre émancipation et de votre déploiement, finit par
vous faire douter de votre santé mentale et vous incite à renouer bien vite avec une anesthésiante somnolence protectrice. «Dormez en paix, braves gens. L’organisation veille sur
vous !
Alors, s’installe en vous une tendance quasi instinctive à vous soumettre à tout ce qui ressemble à un ordre
supérieur fondé sur le fait que, ce faisant, vous allez sans doute vous attirer le moins d’ennuis.
Alors, on se met doucement en « mode veille » ou en « mode économique ».
On endosse une personnalité d’apparat, une personnalité masquée. On adopte un faux self, celui des « favorisés par la
nature » qui coïncident de près avec les modèles de comportements choisis par l’organisation et qui cache très souvent des « anormaux » qui ne participent pas ou qui échouent et
sont rejetés et vivent une frustration.
On entre alors dans la politique de la « PLANQUE ».
Il existe une troisième catégorie d’acteurs : Ceux qui, comme votre serviteur, accusés de
sorcellerie, finiront brûlés comme hérétiques, tout dépendra du degré de tolérance de l’organisation.
Vous l’aurez compris à travers mes billets, j’insiste sur la nécessité d’une ouverture
d’esprit et d’implication. Je me veux être « un lieu d’in-tranquillité » pour faire que les modèles en place, quels qu’ils soient, ne soient jamais une fatalité réduite au
« tout est joué ».
J’insiste sur la nécessité de sortir de la seule logique du résultat afin de préférer une
logique nouvelle de transversalité où les différentes "chapelles" finissent par avoir quelque chose en commun et développent les imaginaires de chacun. Le quotidien, le permanent, la
transformation des attitudes, le travail sur la durée, l’échange de pratiques, les expertises réciproques sont autant d’outils à la portée de notre déploiement.
Jusqu’à lors, la politique et la culture de l’agence immobilière
consistaient à privilégier très fortement l’établissement de "liens forts" et facilement entretenables avec son public. L’influence de l’internet et son appropriation sans cesse
croissante par le particulier a peu à peu amené la profession à délaisser cette attitude professionnelle pour se laisser prendre aux appâts des "liens faibles" qui répondent à
des sollicitations de court terme, voire occasionnelles ou uniques. Le nombre de liens faibles s’est
avéré très vite bien plus important et, de ce fait, arithmétiquement plus porteurs d’opportunités donc plus alléchants. Opportunité n’est pas vente,
mais le négociateur est ainsi fait qu’il croit invariablement que le meilleur est à venir avec le prochain appel téléphonique !
Il est clair qu’en acceptant ce "dévissage", la profession allait y perdre en disponibilité, en spécificité et en
légitimité.
En se faisant pourvoyeuse de solutions immobilières, souvent insuffisamment qualifiées ou mal documentées, en
restreignant ses qualités d’écoute, de conseil et d’accompagnement qui affirmaient sa différence et son utilité, qui fondaient ses prérogatives d’expert, la corporation immobilière s’est faite
"boutiquière" et, comme tout commerçant, la voici aujourd’hui préoccupée de prendre sa place dans le « Low
cost immobilier» car, après tout, c’est çà l’enjeu du moment !
Comment exploiter un nombre toujours plus important de "liens faibles» ?
Bien que la profession ait compris depuis très longtemps la nécessité pour elle de garder le marché en favorisant la
convergence de tous les réseaux immobiliers en un seul lieu, il semble que la mentalité actuelle des directions de réseaux, la complexité des moyens techniques nécessaires, ou simplement l’esprit individualiste des négociateurs eux-mêmes n’ont pas permis cette convergence. Alors en route
pour l’immobilier « Low cost » ! Et, pour le négociateur … En route vers la sélection naturelle !
« LE GRAND REMPLACEMENT »
La nouvelle révolution « numérique »
Les négociateurs biologiques s’inquiètent
Alors que l’on fustigeait, il y a à peine quelques semaines, l’entrée en scène des réseaux de mandataires
immobiliers en leur opposant leur insuffisance de qualifications et d’encadrements. Alors qu’on clamait « Haut et fort » que ces nouveaux braconniers de la crise étaient définitivement
incompatibles avec l’exigence professionnelle de l’institution. Et qu’on n’allait pas se laisser faire ces nouveaux négriers de la crise ! Et qu’on allait voir ce qu’on allait voir… Voilà
que les semeurs d’anathèmes d’hier deviennent en quelques jours et en quelques retours de vestes, les prophètes et les évangélistes d’un nouvel ordre immobilier ! Que les puristes,
eux-mêmes, proclament que, tout compte fait, « Tout cela est plutôt sain »… Comment peut-on envisager sérieusement de recruter autant d’hommes quand on n’a pas réussi à en faire fonctionner
seulement quelques uns durant tant d’années ? Çà cache quelque chose, non ?
Je n’ai sûrement encore pas tout compris mais avouez quand même que ça surprend ! Non ???
Après le négociateur en agence (version biologique), dernière survivance d’une fonction tombée tout récemment en
désuétude, voici venir en force le "mandataire immobilier indépendant".
C’est quoi un "mandataire indépendant" ?
Ce n’est rien d’autre que de remplacer notre "négociateur sortant" par ce qui lui ressemble, trait pour trait, mais
en plus nombreux, en moins coûteux et facilement renouvelable.
C’est : s’entourer de prototypes peu formés, peu suivis, remplaçables et interchangeables à volonté, supprimant
définitivement l’usure trop rapide et l’accompagnement trop sollicitant de nos anciens opérateurs. C’est se fabriquer une fertile et rassurante descendance de doublures et de remplaçants. Panier
de crabes aux pinces d’argent miraculeusement dressés au geste et à la voix. Bonjour la recherche d’excellence !
Allez ! Soyons clairs ! La seule chose que l’on cherche à remplacer à travers le mandataire indépendant,
c’est notre propre incapacité à produire de l’excellence.
Créer un réseau d’indépendants ce n’est pas une simple opération d’arithmétique, c’est un nouvel état
d’esprit auquel notre institution doit réfléchir, s’il en est encore temps.
Dans ces jeux de pouvoirs, le négociateur reste le grand sacrifié. Quand on est un « opérateur de base »
aujourd’hui, comment ne pas se sentir convaincu de son inutilité et de son « lâchage » quand vous découvrez, là derrière la porte tant de gens invités à vous remplacer.
Pas très engageant comme plan de carrière ! Quand tu achètes ton statut de mandataire, tu as
l’impression d’acheter, avec lui, celui qui va te remplacer dans quelques mois. "Mandataire" est désormais le mot qu’on utilise en
immobilier pour remplacer le mot « intérimaire » dans le public.
Le contexte actuel est assurément favorable au développement des réseaux de mandataires indépendants. Autant d’un
point de vue sociologique que technologique.
Le marché de l’Internet est en pleine croissance et permet aux promoteurs d’idées nouvelles de se lancer dans ce
type de projets d’envergure.
Mais soyons lucides : Un réseau d’indépendants, c’est remplacer une difficulté par "des" difficultés et un
inconvénient par "des" inconvénients. Attention de ne pas recomposer le puzzle de départ vers un résultat identique à celui
d’origine
Quand la culture de l’immobilier tend à devenir un « assortiment
d’options » où chaque organisation prétend construire sa propre identité et son propre modèle culturel, où plus aucun modèle cohérent n’est
proposé à l’ensemble des individus de la même corporation ; alors il y a risque de perte de racines et de désintégration culturelle. Ce risque peut être évité par l’émergence d’un nouveau type de
culture, issu du besoin d’un ensemble d’idées et de valeurs mutuellement compatibles auxquelles tous les membres puissent adhérer pour justifier leur appartenance commune et quitter la
concurrence pour l’interaction. Or l’interaction n’est possible que si une « norme » commune s’impose simultanément aux acteurs.
Cette émergence implique la reconstruction d’un nouveau noyau culturel à partir d’un réarrangement d’éléments
anciens et de nouveaux issus d’innovateurs culturels.
Si le monde immobilier ne s’en charge pas très vite de façon explicite, les opérateurs s’en chargeront de façon
implicite ou, à défaut, les utilisateurs eux-mêmes prendront la main en se constituant en
collectifs de plus en plus aboutis reléguant définitivement aux oubliettes, tant « l’immobilier de Papa » que les réseaux déjà
« dépassés » de nos nouveaux apprentis sorciers.
Merci de votre patiente attention et pardonnez-moi si j’ai la minorité bavarde.
Les solutions nouvelles sont à portée de nos yeux. Une offre immobilière alternative existe. Il convient maintenant
de la rendre visible et désirable.
ORAKLIO